L’Etat d’Israël ne fait pas de faveur, surtout si vous portez un nom à consonance arabe. Mouna Saboni en a fait l’expérience. En effet, dans une interview accordée à L'Express la jeune photographe de 26 ans, d’origine franco-marocaine, raconte le calvaire vécu dès son arrivée à l’aéroport Ben Guiron, lundi 26 avril. Elle passera la première journée à enchaîner les interrogatoires de service en service. La jeune femme explique ainsi: "On m'a dit de faire attention à mes réponses, que je mentais sur les raisons de ma venue et que j'avais le profil d'une poseuse de bombes". Le même soir, ses affaires ont été confisquées, et Mouna Saboni a été conduite au centre de détention de l’aéroport. Ce n’est pourtant pas la première fois que la photographe se rend en Israël, où elle réalise un projet artistique avec des réfugiés palestiniens.
Après 48h d’incertitude, elle sera expulsée, jeudi 1er mai, vers la France. Les autorités israéliennes ne lui ont fourni aucun motif, se contentant de lui apprendre qu’elle était interdite de territoire pendant dix ans. Ce n’est pas la première fois que l’Etat d’Israël réagit ainsi, surtout quand les voyageurs affichent leur sympathie envers les palestiniens. Plus grave encore, il y a de cela quelques semaines, Avigdor Liberman, le ministre des affaires étrangères israélien, avait déclaré qu’il était prêt à transférer les arabes des régions israéliennes du Triangle et de Wadi Ara dans un Etat palestinien, si tel Etat voyait jamais le jour, bien que ces derniers soient des citoyens israéliens en bonne et due forme.