Une pénurie de produits anesthésiants a déclenché une vive polémique dans les milieux de la santé et parmi les patients de la région de Souss-Massa. À l’hôpital régional Hassan II d’Agadir, où affluent des malades venus parfois des confins du sud du Royaume, de nombreuses opérations chirurgicales ont été reportées, plongeant patients et soignants dans une situation d’incertitude et de frustration, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mercredi 13 août.
Les professionnels de santé se disent “abasourdis”. Après avoir dû composer avec des pannes répétées d’équipements comme le scanner, c’est désormais l’absence de produits anesthésiants qui a paralysé une partie des activités chirurgicales. «Comment un simple produit peut-il provoquer un tel blocage?», se demande un praticien, interrogé par le quotidien.
Face à la montée des critiques sur les réseaux sociaux, la direction régionale de la santé et de la protection sociale de Souss-Massa a publié un communiqué, affirmant qu’il ne s’agissait pas d’une rupture totale de stock, mais d’une «pénurie temporaire rapidement résolue». Selon cette administration, une intervention rapide du ministère a permis d’acheminer les quantités nécessaires pour rétablir la situation et garantir la continuité des soins, notamment pour les urgences, «traitées avec compétence» malgré les tensions d’approvisionnement.
Mais cette version officielle est contestée par plusieurs sources internes à l’hôpital, souligne le quotidien. Selon elles, le ministère n’a pas fourni de stocks suffisants pour répondre à la demande, entraînant un retard de plus de six semaines sur certaines interventions.
Le personnel médical, déjà soumis à une forte pression, a vu son travail entravé, tandis que les patients vivaient une attente éprouvante. Parmi les cas emblématiques, celui d’une patiente âgée, victime d’une fracture, illustre l’ampleur du problème: après avoir acheté, d’elle-même, tout le matériel nécessaire à son opération, elle a dû attendre plus d’un mois, son état se dégradant, avant d’être opérée le 25 juillet, à la réception d’un nouveau lot de produits anesthésiants.
Pour certains observateurs, la crise est le résultat d’un défaut de coordination entre la direction régionale de la santé et la direction chargée de l’approvisionnement en médicaments et produits de santé. Ce service est censé évaluer les besoins, planifier les livraisons, gérer les stocks stratégiques et superviser les achats et la distribution.
En l’occurrence, la machine s’est enrayée, et ce sont d’abord les patients, puis le corps médical, qui en ont payé le prix.








