Charité bien ordonnée commence par soi-même. Un fonctionnaire quinquagénaire exerçant à Casablanca a appliqué cette maxime jusqu’au bout. Ce président d’une coopérative d’habitation à Sidi Rahal Plage depuis 2005 a détourné les fonds de cette structure pour s’acheter des biens immobiliers. Assabah, dans son édition de ce lundi 22 septembre, rapporte qu’il s’agit d’un administrateur travaillant à l’arrondissement de Bernoussi. Né en 1953, et père de trois enfants, il a été déféré le 20 septembre devant le parquet du tribunal de première instance de Casablanca. Le journal précise qu’il a été interpelé pour détournement de fonds et abus de confiance.
En 2005, il a fondé la coopérative d’habitation "Narjiss" avec d’autres personnes et pris la présidence de cette structure. Depuis cette date, les partenaires dans cette coopérative n’ont pas arrêté de le harceler pour obtenir les autorisations nécessaires pour lancer la construction de leurs villas ou appartements. Et, à chaque fois, il invoquait des problèmes d’ordre administratif avec les autorités de Sidi Rahal Plage ou celles de Berrechid. Finalement, ceux qui s’estimaient lésés par un aussi long délai ont découvert que le président de leur coopérative, puisait dans les caisses de cette dernière pour acquérir des biens, en son nom, dans la banlieue casablancaise, et ont saisi la justice.
Al Akhbar s’intéresse également à cette affaire dans son édition de ce lundi. Il rapporte que l’intéressé, en détournant les fonds de la coopérative, agissait à l’insu des autres partenaires, mais avec la complicité de l’un des responsables qui lui facilitait la tâche pour retirer de gros montants sur les comptes de la coopérative. Cette dernière, révèle le journal, avait des comptes bancaires crédités de 20 millions de dirhams. Al Akhbar ajoute que son arrestation, à Bernoussi où il travaillait et résidait, est intervenue suite à un piège qui lui a été tendu par la police judiciaire avec la collaboration des plaignants.
Le système des coopératives a été instauré pour faciliter la tâche à ceux qui décident de regrouper leurs efforts pour le bien général. Bénéficiant de maints avantages, fiscaux en premier lieu, ce système a pourtant débouché sur mille et un problèmes et plusieurs affaires devant la justice. Aujourd’hui, des dizaines de chantiers sont à l’arrêt et depuis des années, pour cause de divergence entre les adhérents.