Assabah nous sert, dans son édition à paraître ce mercredi 30 avril, un fait divers pour le moins surprenant et inédit qui met en exergue, une fois de plus, les failles de la machine judiciaire. Il s'agit en l'occurrence de l’histoire d’une mère qui part à la recherche d’un fils disparu du jour au lendemain. Un fils qu'elle a perdu de vue durant une longue période. La mère éplorée a fait le tour de toutes les institutions possibles et imaginables: commissariats, hôpitaux, morgues... Sans résultat. A la recherche d'une lueur d'espoir, elle contacte l'équipe de l'émission phare de la chaîne 2M, "Moukhtafoun" (Portés disparus), pour crier sa détresse, la détresse d’une mère à la recherche de son fils de 26 ans, disparu subitement et dont elle n'a plus aucune nouvelle. En vain. L'émission ne donnera aucun résultat.
Sur le conseil d’un proche, la mère se rabat sur les prisons. Elle les fera une à une, une photo de son fils à la main. Aucune trace du nom du concerné sur les registres. Arrivée à la prison de Safi, elle insiste pour rencontrer le directeur du pénitencier, munie du portrait de son garçon. Le directeur réagit à la vue de la photo, qui semble lui dire quelque chose, et recourt à un logiciel de comparaison de photos qui lui révèlera qu’une personne ayant la même apparence physionomique est détenue sous l’identité de A.B. L’identification via une vitre séparatrice confirme l'infomation: il s'agit bien du fils de la malheureuse, affublé d'une fausse identité !
Mon fils, pas mon fils...
Alerté par cette découverte, le procureur du roi près de la cour d’appel de Safi ouvre une enquête et constate que plusieurs erreurs judiciaires avaient été commises dans une enquête manifestement bâclée. Le fils en question a été arrêté pour agression sexuelle sur mineure. Un ami lui a alors conseillé de se présenter à la police sous un faux nom. Une ruse de plus en plus courante, apparemment, et qui permettrait à des criminels de garder un casier judiciaire vierge. Une ruse qui a bien marché, en tout cas, puisque ni les policiers qui l’ont arrêté, ni l'administration de la prison, n’ont pris la peine de prendre ses empreintes digitales ni donc de vérifier son identité.