Le Royaume figure désormais parmi les huit pays à revenu intermédiaire inférieur ayant enregistré les progrès les plus rapides en matière d’accès à l’eau potable sécurisée. Repris par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mardi 14 octobre, le dernier rapport conjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’UNICEF sur l’eau et l’assainissement relève que le taux d’accès à l’eau gérée de manière sûre a bondi de 17 points de pourcentage entre 2015 et 2022, passant de 73% à 92% au niveau national.
Si les villes marocaines affichaient déjà une couverture quasi universelle, passée de 96% à 98% sur la période étudiée, c’est en milieu rural que la progression est la plus spectaculaire. Le taux d’accès à l’eau potable y est passé de 60% à plus de 81%, réduisant ainsi de manière significative l’écart entre les zones urbaines et rurales, a-t-on pu lire.
Ces résultats traduisent les efforts d’investissement consentis par l’État pour garantir une équité territoriale dans l’accès à ce service vital. Grâce à ces avancées, le Royaume rejoint la liste restreinte des vingt pays dans le monde ayant enregistré une hausse de plus de 10 points de couverture entre 2015 et 2024, souligne Al Ahdath Al Maghribia.
Les données de 2024 confirment cette trajectoire. Plus de 75% des Marocains disposent désormais d’un accès à des services d’eau potable de base, un niveau nettement supérieur à celui de nombreux pays africains où les taux de couverture ne dépassent pas les 30%. Cette performance positionne le Royaume dans le peloton de tête du continent, tout en soulignant la poursuite des efforts pour combler les dernières disparités régionales, a-t-on encore lu.
Face aux défis de la rareté de l’eau accentuée par le changement climatique, le Royaume mène une stratégie à double approche, soit la construction de barrages et le développement de stations de dessalement d’eau de mer.
Le pays compte aujourd’hui plus de 150 grands barrages, répartis sur l’ensemble du territoire. Ces infrastructures permettent de stocker plus de 20 milliards de mètres cubes d’eau, destinés à l’approvisionnement en eau potable, à l’irrigation agricole et à la prévention des crues lors des fortes pluies. Mais ces barrages sont confrontés à de nouvelles menaces: baisse des précipitations, hausse des températures et évaporation accrue.
Conscient de ces défis, le Maroc développe des stratégies de gestion durable visant à optimiser la préservation et la distribution de l’eau. Parallèlement, le Royaume mise fortement sur le dessalement de l’eau de mer. Actuellement, 17 stations sont en service, avec une capacité totale de 320 millions de mètres cubes par an.
Quatre nouveaux projets de grande envergure sont en cours de réalisation et devraient porter la capacité nationale à plus de 850 millions de mètres cubes par an d’ici 2026, écrit Al Ahdath Al Maghribia. La plus emblématique de ces infrastructures est la station de dessalement de Casablanca, appelée à devenir la plus grande d’Afrique. Sa capacité atteindra 300 millions de mètres cubes par an, avec un taux d’avancement des travaux dépassant déjà les 40%. La mise en service complète est prévue pour fin 2026.
Les stations de Jorf Lasfar et Safi, opérationnelles partiellement depuis 2023, assurent déjà 80% des besoins en eau potable du sud de Casablanca, ainsi que des provinces de Settat et Berrechid. Elles fonctionneront à plein régime d’ici fin 2026.
À travers cette politique proactive, le Royaume ambitionne de garantir une sécurité hydrique durable, tout en consolidant sa résilience face aux effets du dérèglement climatique.
Cette démarche s’inscrit dans une vision plus large de justice sociale et territoriale, où l’accès équitable à l’eau potable est perçu non seulement comme un droit fondamental, mais aussi comme un levier de développement humain et économique.








