La Chambre criminelle du tribunal d’appel de Rabat a condamné, le vendredi 8 novembre dernier, à trois ans de prison ferme un individu accusé d’avoir usurpé l’identité d’un fonctionnaire au ministère de la Maison royale, du Protocole et de la Chancellerie, dans le but d’arnaquer des dizaines de responsables dans d’autres ministères et dans des établissements publics.
Selon Al Akhbar de ce lundi 11 novembre, un complice a pour sa part été condamné à huit mois de prison. Cette affaire s’était ébruitée en mai dernier, quand le secrétaire général du département de la communication a porté plainte contre le principal concerné, l’accusant d’«arnaque» et d’«escroquerie».
Cet individu l’aurait contacté à plusieurs reprises, en utilisant différents numéros, prétendant être un fonctionnaire au Cabinet royal.
Il aurait demandé des explications sur la suspension d’un responsable au ministère de la Communication, et aurait également demandé la promotion d’un chef de service au sein du même département.
Autre sujet évoqué lors de ces communications: la raison à l’origine de l’exclusion d’une société de droit canadien, parmi les candidats à l’obtention d’une autorisation de production cinématographique.
L’enquête ouverte après cette plainte, indique Al Akhbar, a révélé que l’individu, dont l’interpellation a eu lieu à El Jadida, serait impliqué dans plusieurs affaires d’arnaques et d’escroquerie, dont les victimes sont des fonctionnaires occupant des postes à responsabilités dans le secteur public.
Le quotidien ne cite pas leur identité, mais relaie le fait que, parmi ces victimes, figurent des hommes politiques connus, des directeurs de cabinets dans différents ministères, ainsi que divers responsables de différentes institutions gouvernementales.
L’accusé aurait usurpé l’identité de plusieurs personnes travaillant au ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie, pour piéger ses victimes, profitant de son expérience dans ce département.
Le fait d’être retraité de ce ministère lui a permis de connaître l’identité des personnes qu’il usurpait.
Parmi ses «faits d’armes», il peut se targuer de plusieurs «interventions» pour différentes personnes, pour lesquelles il demandait des autorisations pour exploiter des carrières, des promotions dans leur département, ou encore des tickets pour des matchs de football de l’Équipe Nationale.
Al Akhbar relaie aussi le fait que l’enquête a révélé que cet individu ne se contentait de tromper des responsables gouvernementaux, mais avait également, parmi ses victimes, des particuliers.
L’un d’entre eux, explique le quotidien, avait été convaincu par le complice de cet individu de verser 8.000 dirhams pour faire recruter son fils au sein des Forces Armées Royales (FAR).
L’escroqué avait finalement pu récupérer la moitié de cette somme, pour ne pas porter plainte contre les deux concernés.
Le principal accusé a reconnu la plupart des faits auxquels il a été confronté, à l’exception de certains, comme celui d’avoir tenté de piéger la commanderie de la Gendarmerie royale, en faisant usage de ses procédés habituels. Il a en revanche nié avoir pécuniairement bénéficié de ces opérations.