Si les révélations sont confirmées, ce sera sans nul doute une épine dans le pied du gouvernement actuel, surtout dans le contexte actuel où il tente de mettre en place des mesures pour limiter l’inflation. Le parlementaire Azzedine Zekri vient de lâcher une bombe en annonçant qu’une seule personne, détentrice de 200 agréments de transport, venait de bénéficier du soutien qu’a décidé le gouvernement pour le secteur.
C’est Al Ahdath Al Maghribia qui rapporte, dans son édition du vendredi 15 avril, ces propos. Ils ont été adressés directement au ministre du Transport, Mohamed Abdeljalil, lors d’une séance parlementaire, appelant le responsable gouvernemental à enquêter sur ce dossier. Selon le parlementaire qui fait partie du groupe de l’Union marocaine du travail (UMT), la détention de 200 agréments lui donne droit à 320.000 dirhams de subventions chaque mois.
Sur le même registre, la même source a tenu à rappeler que le secteur du transport traverse une crise sérieuse à cause du renchérissement du prix des carburants. Ce qui se répercute sur les ménages dont le pouvoir d’achat a été ébranlé par la hausse des prix des produits de consommation.
C’est pourquoi le gouvernement est appelé à plus d’efforts pour que les mesures qu’il met en place profitent aux populations cibles. C’est dans cet esprit qu’est intervenu le parlementaire en s’adressant au ministre du Transport. Il a ainsi expliqué que la subvention mise en place au profit des transporteurs n’a pas eu l’impact escompté, en raison principalement des bénéficiaires qui ne sont pas ceux à qui elle était initialement destinée. L’exemple du transporteur aux 200 agréments n’en est que l'illustration.
Par ailleurs, le parlementaire de l’UMT a profité de son intervention pour faire passer certaines des revendications de la centrale syndicale. Ainsi, pour limiter la hausse des prix du carburant, il a proposé au ministre une réduction de la Taxe intérieure de consommation (TIC) et de la TVA. Cette dernière, étant indexée sur le prix des carburants, a également atteint des niveaux record, ce qui justifierait aujourd’hui la réduction de son taux, voire sa suppression le temps que la crise actuelle soit dépassée.
Autre revendication majeure: exclure les hydrocarbures des produits libéralisés et introduire un plafonnement des prix pour limiter l’érosion du pouvoir d’achat des Marocains.
Plusieurs autres propositions sont aujourd’hui faites par les représentations syndicales, dont l’UMT. Il reste maintenant à savoir à quel degré elles sont faisables et, surtout, dans quelle mesure le gouvernement est prêt à y répondre favorablement.