Trois mois avant l’arrivée à terme du contrat de gestion déléguée, la situation du transport public urbain à Casablanca est catastrophique. C’est ce que révèle une étude réalisée sur le secteur par la Fédération de la gauche démocratique (FGD) et présentée au public mardi 16 juillet. Et pour ne rien arranger à cette situation qualifiée par le parti de «dangereuse», le décision de résiliation du contrat de gestion déléguée a été prise par le Conseil de la ville dans l’improvisation et d’une manière hasardeuse, commente le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, citant l’étude.
En effet, trois mois avant le départ de la société chargée de la gestion déléguée, on ne connaît toujours pas son remplaçant, souligne le quotidien. De même qu’on ne connaît pas non plus les résultats des différents appels d’offres lancés, puis reportés à plusieurs reprises, portant sur l’acquisition des nouveaux bus. Ce qui fait dire aux rédacteurs de cette étude qu’en l’absence d’une alternative, à trois mois de la fin du contrat de gestion déléguée, la continuité de ce service public est fortement compromise. En brossant ce tableau noir du secteur, la FGD s’est également interrogé sur le sort des 4.000 salariés employés par la société de gestion du transport urbain.
L’étude laisse entendre, en outre, que la mise en circulation des nouveaux bus risque de prendre du retard. Et ce pour la simple raison que la livraison des 350 véhicules commandés récemment via l’appel d’offres lancé par la nouvelle autorité délégatrice prendra au moins 44 semaines, soit plus de dix mois, précise Al Ahdath Al Maghribia. Un retard qui risque de se répercuter négativement sur les usagers des autres modes de transport public, relève l’étude reprise par le quotidien. Ce qui pousse les auteurs de l’étude à s’interroger sur l’intérêt même du modèle de gestion déléguée dans sa globalité, qu’il s’agisse du transport urbain, de la distribution de l’eau et de l’électricité ou du ramassage des ordures.
Tout en relavant le manque de transparence dans ce mode de gestion, qui risque de se répercuter sur la qualité du service, l’étude suggère implicitement le retour à la gestion des services urbains via des agences publiques ou communales. Citant le cas de plusieurs capitales, comme Tunis, Madrid, Paris ou Berlin, l’étude relève que dans ces villes, le service du transport urbain, qui fonctionne par ailleurs très bien, est géré soit directement à travers une agence communale ou indirectement en le confiant, en gestion déléguée, à une entreprise publique.