La chambre criminelle près la cour d’appel de Meknès a condamné Mohamed Aârab Baâssou à une année de prison ferme assortie d’une amende de 5.000 dirhams et 60.000 dirhams de dommages et intérêts à verser à sa victime.
Le responsable adliste pour la région de Fès-Meknès est accusé, entre autres, de traite d’êtres humains, chef d’accusation qui peut valoir des peines plus sévères.
«On entend par traite des êtres humains (…) le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, d’enlèvement, de fraude, de tromperie ou d’abus d’autorité, de fonction ou de pouvoir ou l’exploitation d’une situation de vulnérabilité, de besoin ou de précarité, ou par le fait de donner ou de percevoir des sommes d’argent ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre personne aux fins d’exploitation», lit-on dans la loi 27-14 relative à la traite des êtres humains, en vertu de laquelle il a été poursuivi.
«L’exploitation comprend toutes les formes d’exploitation sexuelle, et notamment l’exploitation de la prostitution d’autrui ainsi que l’exploitation par le biais de la pornographie, y compris par les moyens de communication informatique», précise le texte de loi.
La traite des êtres humains est punie de 5 à 10 ans d’emprisonnement et d’une amende allant de 10.000 à 500.000 dirhams. Ces sanctions peuvent être aggravées pour atteindre une peine de prison de 10 à 20 ans assortie d’une amende de 100.000 à 1 million de dirhams dans plusieurs cas, comme «lorsque l’auteur de l’infraction a pris l’habitude de la commettre».
Sexe contre job
L’affaire a éclaté le 31 octobre 2022, quand une patrouille de routine a surpris le responsable adliste en flagrant délit d’adultère en compagnie d’une femme à bord de sa voiture dans un quartier isolé de Meknès. Déférés devant le parquet près le tribunal de première instance, les deux prévenus ont été interrogés pour adultère et débauche. Mais, au fil de l’enquête, l’affaire a été renvoyée devant la cour d’appel de Meknès, compte tenu de faits encore plus graves révélés aux enquêteurs.
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Mohamed Aârab Baâssou, qui traîne derrière lui une longue carrière de prédicateur, était responsable au service des ressources humaines de la direction régionale du ministère de l’Education nationale.
D’après le récit que nous avions restitué dans un précédent article, il a rencontré par hasard une femme divorcée avec enfants, vivant dans la précarité et surtout à la recherche d’un travail. Mohamed Aârab Baâssou a pris son CV, mais a émis une seule condition: qu’elle couche avec lui. Devant les enquêteurs, la victime a admis qu’ils avaient fait l’amour à quatre reprises. Le théâtre de leurs ébats est demeuré à chaque fois le même: la voiture du prédicateur qu’il stationnait dans des endroits isolés et peu fréquentés dans les quartiers à l’écart de la capitale ismaélienne.
A chaque fois qu’elle le relançait pour le job promis, avait-elle déclaré aux enquêteurs, il trouvait une nouvelle excuse pour atermoyer et continuer à abuser d’elle.