Un juge exerçant dans la cour d’appel de Tétouan serait soupçonné de corruption dans plusieurs affaires après la divulgation d’un enregistrement audio. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 19 juin, que dans cet enregistrement le magistrat aurait évoqué des jugements partiaux qu’il aurait prononcés en faveur d’individus poursuivis pour trafic de drogue, falsification de documents... C’est la deuxième femme du juge qui a porté plainte contre lui devant le procureur général du Roi sur la base de l’enregistrement audio qu’elle a, elle-même, réalisé à son insu.
Dans cet enregistrement, le magistrat aurait déclaré à son épouse qu’il a prononcé des jugements d’acquittement en faveur de plusieurs individus en contrepartie de grosses sommes d’argent après que ces accusés ont été condamnés en première instance. Des sources proches de l’enquête indiquent que la deuxième épouse a porté plainte pour se venger de son mari qui refusait de lui donner assez d’argent pour qu’elle puisse faire face à ses dépenses.
L’enregistrement a été présenté au procureur général du Roi comme preuve irréfutable de l’implication de son mari dans des affaires de corruption. La plaignante a cité notamment des trafiquants de drogue, un individu poursuivi pour falsification de documents d’une voiture de luxe mais aussi un homme d’affaires qui a bénéficié d’un lieu alors qu’il faisait l’objet d’une plainte déposée par ses ouvriers.
Les mêmes sources indiquent que dès qu’il a reçu la plainte, le procureur général du Roi a établi un procès-verbal de l’audition de l’épouse du magistrat soupçonné de corruption. Par la suite, il a renvoyé ce dossier à la Brigade nationale de la police judiciaire ( BNPJ) pour déclencher une enquête sur les accusations de la plaignante avant d’auditionner le juge dans le cadre du privilège de juridiction dont bénéficie tout magistrat poursuivi.