C’est une explication plus approfondie que nous livre l’expert climat, Saïd Karrouk, de la tempête de sable qui s’est abattue, le jeudi 10 août dernier, sur la ville de Marrakech. Pour ce professeur universitaire, membre du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat de l’ONU (GIEC), les communautés vulnérables dans la région du Haouz, du Tensift et même du Souss assurent une grande pression sur les sols. Laquelle pression provoque en période de sécheresse, comme c’est le cas actuellement au Maroc, la dégradation des sols et augmente le soulèvement de poussières et des aérosols.
«Il suffit qu’il y ait un vent ou un creux barométrique pour que ces poussières s’envolent dans les airs et l’espace. Et les régions d’Agadir et de Marrakech étaient les plus exposées à ces poussières», déclare-t-il.
Ceci dit ce phénomène observé jeudi 10 août n’est pas inédit. «Ce qui s’est passé n’a pas eu lieu pour la première fois. Le Maroc l’a déjà vécu plusieurs fois auparavant et ces tempêtes de sable peuvent se répéter à l’avenir», souligne l’expert.
Ainsi, selon Saïd Karrouk, il est préférable de minimiser les effets de ce problème et peut-être aussi de l’affaiblir. Comment? «En étant d’abord conscient des dangers de la situation, mais aussi en essayant de ne pas surexploiter les sols, pour qu’ils restent stables et éviter ainsi de grands déplacements poussiéreux».