Témara: des photos de hauts responsables retrouvées chez un charlatan

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Revue de presseKiosque360. Arrêté par la police de Témara, mercredi dernier, un charlatan, pris en flagrant délit d’escroquerie, a été remis au Parquet général. Ce dernier l’a placé en garde à vue, de même que plusieurs femmes qui se trouvaient dans son «cabinet».

Le 23/05/2016 à 23h11

Le charlatan qui vient de tomber entre les mains de la justice, en milieu de semaine dernière, était très connu et très prisé à travers tout le Maroc. Et c’est à cause, justement, du tapage que ses nombreuses visites occasionnaient, qu’une plainte a été déposée contre lui.

Selon le quotidien Assabah de ce mardi 24 mai, des éléments de l’arrondissement de police de Témara ont opéré une descente surprise sur les lieux où exerçait le charlatan pour le prendre en flagrant délit de voyance, exorcisme et autres rituels dignes des plus grands escrocs. Tous les clients qui se trouvaient avec lui, en majorité des femmes, ont de même été embarqués, ainsi que tout le matériel trouvé sur place.

Selon Assabah, ce charlatan, qui affirmait à ses clients connaître par cœur le Coran et les livres de base du Fiqh, prétendait pouvoir mettre son «art» à leur service "fi sabilillah!", c'est-à-dire gratuitement, tout en «acceptant toutefois ce qu’ils voudraient bien lui donner en offrande».

Et ce ne sont pas les clients qui lui manquaient: des femmes rongées par un interminable célibat à celles, mariées, qui voulaient envoûter un époux commençant à donner des signes de «lassitude», en passant par les hommes d’affaires avides de gagner davantage d’argent ou les hauts responsables cherchant à grimper plus haut dans l’échelle de la hiérarchie!

Selon les déclarations mêmes du charlatan, consignées dans le procès verbal de son interrogatoire, tant au niveau de la police que du parquet général auquel il a été remis, l'escroc exigeait de ses clients qu'ils lui apportent leurs photos et celle des personnes ciblées par le rituel de sorcellerie. 

D’ailleurs, en plus des jeux cartes (ronda, rami), des écrits en arabe tracés, au safran, sous forme de frise ou de damiers, des centaines de photos ont été retrouvées dans le «cabinet» du charlatan. Bien qu’aucun nom n’ait été divulgué, il semblerait, selon Assabah, que de hauts responsables et hommes d’affaires ayant pignon sur rue figurent dans l’album du prévenu.

Ce dernier, actuellement entre les mains de la justice et en garde à vue, a reconnu les faits qui lui sont reprochés; escroquerie à travers des rituels de charlatanisme, tromperie et extorsion d’argent.A la prison de Salé où il est actuellement détenu, il trouvera sûrement plus coriace que lui, les autorités semblant prêtes à en découdre avec ces pratiques d'un autre âge.

Par Mohammed Ould Boah
Le 23/05/2016 à 23h11