Un médecin vient d’être arrêté pour avoir délivré deux faux certificats médicaux contre la modique somme de 2.000 dirhams, relate le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 20 et 21 avril.
Le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Témara, explique le quotidien, a déféré un médecin, expert judiciaire assermenté, et quatre autres personnes devant la chambre criminelle relevant de la même juridiction. Les mis en cause ont été présentés en détention préventive.
Le médecin, poursuit le quotidien, est poursuivi pour avoir produit des certificats contenant des faits fictifs, alors que les autres co-accusés doivent répondre des griefs d’insultes et agression contre un fonctionnaire public en exercice de ses fonctions. Ils sont également poursuivis pour offense à la police judiciaire en ayant dénoncé un crime qui n’a jamais eu lieu.
Dans les faits, poursuit le quotidien, le médecin et les deux principaux accusés ont convenu d’un rendez-vous dans un café. Ils lui ont proposé de leur délivrer de faux certificats médicaux. Ils avaient l’intention d’utiliser les deux documents dans le cadre d’un conflit familial les opposant à un proche, auxiliaire de justice dans une commune rurale, qu’ils ont agressé.
Le praticien, explique Assabah, a accepté de rendre ce service contre la somme de 2.000 dirhams. Pour ce faire, il a ausculté les deux faux patients dans les toilettes du même café. Suite à quoi, il leur a délivré les deux documents que leurs adversaires se sont d’ailleurs empressé de contester devant la justice.
Le procureur du Roi, saisi de l’affaire, a ordonné une enquête menée par la gendarmerie d’Ain Aouda. Au cours des interrogatoires, le médecin a bien évidemment nié les faits et soutenu que les deux mis en cause ont subi un examen médical dans son cabinet avant de leur délivrer un certificat.
Une version des faits dont les enquêteurs n’ont pas eu de mal à confirmer l’inexactitude. Interrogée, l’assistante du médecin a affirmé que les deux hommes n’ont jamais mis les pieds dans le cabinet. Le visionnage des enregistrements des caméras en apporte d’ailleurs la double preuve. Ce qui fait dire au quotidien que l’examen médical a eu lieu dans les toilettes et que les deux certificats ont été rédigés sur une table de café.
L’affaire remonte au jour où, sur directives du caïd dans une commune rurale de la région de Sidi Yahya, un auxiliaire de justice (cheikh) a accompagné une proche dans le cadre d’une mission officielle pour qu’elle prenne connaissance du bornage d’une parcelle de terrain objet d’un litige familial pour les besoins d’une expertise.
Deux cousins du cheikh n’ont pas apprécié et s’en sont pris à leurs deux proches. Grièvement blessé à l’épaule, l’auxiliaire de justice a décidé de porter plainte. Il s’est adressé au siège de la brigade de la Gendarmerie, mais, souligne le quotidien, les gendarmes ont pris du temps pour instruire sa plainte. Ce qui a justement donné du temps à ses agresseurs pour bien préparer leur dossier de défense, les deux faux certificats médicaux à l’appui.
