Tcharmil estudiantin : Jeudi sanglant à Fès

Abderrahim Elhasnaoui, poignardé à mort à l'université de Fès. . DR

Revue de presseKiosque360. Le décès d'un étudiant de l’université de Fès, jeudi, suite à des affrontements violents entre étudiants progressistes et ceux de la faction islamiste crée des remous.

Le 25/04/2014 à 20h31

Le "Tcharmil" aurait-il envahi les bancs de l’université ? C’est la question que pose Akhbar Al Yaoum dans son édition du week-end, suite au décès de Abderrahim Hasnaoui, 21 ans, tué lors des violents affrontements au sabre et au couteau qui ont opposé, dans la nuit de jeudi à vendredi, étudiants islamistes et gauchistes dans le campus universitaire Dher Mehrez de Fès. Six autres étudiants ont été blessés, dont trois seraient dans un état grave. Le quotidien Annass précise que les étudiants islamistes appartiennent à l'organisation "Attajdid Tolabi" (Organisation du renouveau estudiantin), alors que les gauchistes sont membres de "Annahj démocrati Al Qaidi" (Voie démocratique bassiste).L'université encerclée

Le journal Al Khabar rapporte que les affrontements ont éclaté après une tentative des étudiants gauchistes d'empêcher par la force une table ronde organisée par les islamistes sur le thème "Islamistes, la gauche et la démocratie". Et c'est surtout le nom de l'un des invités, Abdelali Hamieddine, membre du secrétariat national du PJD, qui a irrité les étudiants gauchistes. Un nom cité dans l'affaire à l'assassinat de Benaissa Ait Eljid au début des années 90. Assabah nous apprend ainsi que l’université, suite aux soulèvements qu'a généré l'événement, a été encerclée par les forces de l’ordre. Quatre arrestations ont eu lieu dans les rangs des étudiants gauchistes, dont certains avaient déjà été condamnés à diverses peines de prison par le passé. 

Il est inquiétant de noter que plusieurs universités marocaines sont le théâtre de violences sanglantes entres certaines factions estudiantines. Il serait temps, à ce propos, de tirer la sonnette d’alarme. Car l’université est censée produire les élites de demain. Qu'en advient-il de cette mission si les clivages entre groupes de jeunes en font une scène où les étudiants règlent leurs comptes? Une scène où, loin de l'ouverture d'esprit que l'université est censée développer chez les apprenants, les fanatismes règnent en maîtres?

Par Meriama Moutik
Le 25/04/2014 à 20h31