La décision a été actée par le ministère de la Culture, de la jeunesse et de la communication, qui s’apprête ainsi à inscrire le cimetière animalier de Tanger, connu des habitants de la ville sous le nom de «cimetière des chiens», dans la liste du patrimoine national.
Un arrêté ministériel, officialisant le sauvetage de ce lieu historique, vieux de plus de huit décennies, vient d’être porté au Bulletin officiel.
Al Akhbar, qui traite cette information ce mercredi 13 mars 2024, rappelle que l’existence de ce cimetière, unique en son genre dans l’ensemble de l’Afrique, a longtemps été menacée par l’appétit que lui manifestaient certains entrepreneurs, spécialisés dans l’immobilier.
Dans un premier temps, le lieu a donc dû être inscrit dans la liste des «biens faisant partie du domaine public», avant que sa protection par l’État ne soit récemment confirmée par son inscription au patrimoine national.
Selon le quotidien, le Conseil de la Ville de Tanger avait au préalable adopté une décision autorisant le transfert au domaine public, en tant que bien appartenant à l’État, du titre foncier de la propriété accueillant ce cimetière, d’une superficie de plus de 23 ares (soit l’équivalent de 2300 mètres carrés), situé dans la zone de Boubana.
Cette opération avait donc été une première étape actant le sauvetage de ce lieu, qui représente, pour Tanger, un important héritage culturel, humain et urbanistique.
Al Akhbar précise en effet que dans l’ensemble du continent, il n’y a aucun autre lieu similaire. Plus encore, dans le monde entier, il n’y a que trois autres cimetières animaliers de ce genre.
C’est bien là ce qui fait de ce lieu un endroit particulièrement important pour Tanger. C’est d’ailleurs la raison essentielle qui a présidé à la décision de transférer son titre foncier au domaine public, puis de l’inscrire dans la liste du patrimoine national.
L’arrêté ministériel actant cette décision a d’ailleurs été très bien accueilli par les Tangérois, exception faite de certains lobbies, des entrepreneurs spécialisés dans l’immobilier, désireux de s’en emparer.
C’est en 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale, qu’un premier chien avait été enterré dans le cimetière animalier de Tanger, indique aussi Al Akhbar, une période lors de laquelle les humains avaient déjà, de longue date, pour usage d’enterrer leurs animaux domestiques décédés.
Toutefois, commente enfin le quotidien, à cette époque, l’idée d’un lieu spécialement dédié aux recueillements d’humains devant la sépulture abritant leurs compagnons à quatre pattes n’était vraiment pas habituelle.