Tanger: Deux journées d'enfer dans le quartier Al Irfane

DR

La police de Tanger a procédé à l'arrestation de 33 subsahariens dans le cadre de deux graves incidents survenus samedi.

Le 31/08/2014 à 14h02

La police de Tanger a passé un très mauvais week-end après le meurtre, dans la nuit de samedi, d'un émigré clandestin dans des confrontations ayant opposé des habitants du quartier Al Irfane à des ressortissants d'Afrique subsaharienne. 14 personnes ont été blessées dont un subsaharien, grièvement atteint. Après ce meurtre, la police a arrêté sur place 8 personnes, soit 7 subsahariens et un ressortissant marocain. Le lendemain, dans l'après-midi de samedi, vers 16h, quelque 300 subsahariens sont revenus à la charge dans le même quartier en voulant imposer une manifestation suivie d'une marche vers la ville, a indiqué dimanche à Le360 un responsable sécuritaire.

Voyant qu'ils ne voulaient pas se soumettre aux ordres leur enjoignant de se disperser, la police est intervenue en arrêtant 26 immigrés clandestins sous l'accusation de "trouble à l'ordre public". Selon des témoignages concordants recueillis sur place par Le360 aussi bien auprès de la police que de certains habitants, la "cause de ces incidents a un lien étroit avec la difficile cohabitation et le mode de vie contesté d'une partie de ces émigrés clandestins qui veulent se comporter à leur façon" dans ce quartier populaire. "Ils squattent les appartements neufs et vides dont les propriétaires se trouvent hors de Tanger, notamment à l'étranger. Ils refusent de les quitter", s'emporte Mohamed Sadik, un habitant du quartier, interrogé par Le360. "Les agressions sont de plus en plus fréquentes car ces émigrés transforment des appartements en lieux de vente d'alcool, de prostitution et de trafic de stupéfiants; mais le plus grave est l'occupation illégale de ces biens immobiliers par des subsahariens", souligne de son côté un épicier du coin. Pour la police, il existe une part de vérité dans ces témoignages. "Ces émigrés, pas tous heureusement, pensent à tort que la nouvelle stratégie de régularisation des sans-papiers leur offre cette possibilité de vivre en dehors des lois de la communauté". Le parquet de Tanger a du pain sur la planche lundi puisqu'il commencera les auditions dans le cadre des affaires du meurtre et des troubles sur la voie publique.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 31/08/2014 à 14h02