Face à une baisse alarmante des précipitations et à l’épuisement de ses réserves en eau, Agadir s’est engagée dans une démarche proactive. La ville a opté pour une réponse pragmatique et durable: le recyclage des eaux usées.
Ismail Aniba, responsable de la communication de la Régie autonome multi-services d’Agadir (RAMSA), explique pour Le360 qu’Agadir, comme beaucoup d’autres localités au Maroc, souffre d’un déficit pluviométrique important.
La ville fait ainsi face à une raréfaction des ressources hydriques, ce qui entraîne un besoin urgent de solutions alternatives, d’où l’idée de la réutilisation des eaux usées traitées pour arroser les espaces verts. Cette solution a nécessité un investissement d’environ 150 millions de dirhams pour l’irrigation de près de 1.050 hectares d’espaces verts. L’objectif est ambitieux: augmenter l’utilisation de ces eaux à 17 millions de mètres cubes d’ici 2025, contre 4,5 millions en 2023, fait-il savoir.
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Le recours à ces ressources hydriques non conventionnelles réduit la pression sur les sources d’eau naturelles, en particulier les nappes phréatiques et les barrages, qui sont de plus en plus sollicitées. Parallèlement, elle assure le maintien et la vitalité des espaces verts, comme le souligne notre interlocuteur.
Deux stations d’épuration
De son côté, Mustapha Houari, chef du service d’exploitation des stations de traitement des eaux usées à Agadir, note que la station située à Aourir, au nord de la ville, traite quotidiennement près de 7.600 mètres cubes d’eau, tandis que celle de M’zar, dans la préfecture d’Inezgane-Aït Melloul, a une capacité de traitement de 30.000 mètres cubes par jour.
Le responsable précise, par ailleurs, que les processus de traitement des eaux usées sont conformes aux normes en vigueur et que des efforts sont en cours pour augmenter la capacité de la station de M’zar à 66.000 mètres cubes par jour, soit plus du double.
Pour rappel, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a précédemment émis des directives strictes aux gouverneurs et responsables régionaux, interdisant l’irrigation des espaces verts et jardins publics ainsi que l’utilisation de l’eau pour nettoyer les routes et espaces publics. Il a aussi exigé la régulation de l’usage de l’eau dans les bains et stations de lavage de voitures, limitant leurs activités à quatre jours par semaine. De plus, le remplissage des piscines publiques et privées a été restreint à une fois par an, et les pratiques agricoles consommant excessivement d’eau ont été prohibées.