Selon l’Association démocratique des femmes au Maroc (ADFM), l’enquête a montré la persistance des stéréotypes liés au corps et à la personnalité des filles: «les représentations physiologiques des femmes naturellement plus faibles» sont encore ancrées chez les élèves de sexe masculin, relève l’association. «Le corps des filles est souvent perçu comme un facteur de désordre à maîtriser et les cas de harcèlement sont souvent justifiés par la tenue vestimentaire des filles», explique l’étude.
D’après l’enquête, «les qualités émotionnelles sont associées aux femmes, tandis que la rationalité et la fermeté sont attribuées aux hommes, influençant fortement les choix d’orientation scolaire et professionnelle», et cette représentation est décelable auprès des deux sexes.
Cette étude, selon un communiqué, «s’inscrit dans le cadre des efforts de l’ADFM de renforcer l’égalité entre les genres dans le système éducatif, dans le cadre de la dynamique “Pour une école de l’égalité” et du programme Génération Genre».
L’enquête a été présentée mercredi à Rabat lors d’une conférence qui a constitué un espace dynamique de dialogue et de partage d’expériences, réunissant des représentants du gouvernement, des institutions nationales, de la société civile, ainsi que des lycéennes et lycéens, et des partenaires de la coopération internationale.
Ainsi, l’étude a mis en lumière les mécanismes qui freinent l’épanouissement des élèves et contribuent à perpétuer les inégalités dans le système éducatif marocain. Ce travail est le fruit, toujours selon la même source, d’une recherche qualitative exploratoire menée par l’ADFM dans 13 lycées situés dans les régions de Rabat-Salé-Kénitra et Casablanca-Settat.
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L’étude s’est concentrée sur le cycle secondaire (jeunes âgés de 15 à 19 ans), une classe d’âge cruciale dans la construction des normes de genre chez les élèves, les enseignants et le personnel administratif. Les résultats de l’étude sont «préoccupants», juge l’ADFM puisque le sexisme «est enraciné dans le milieu scolaire».
Dans ce contexte, Amina Lotfi, membre du bureau exécutif de l’ADFM et de la dynamique association «Pour une école de l’égalité», a émis une série de recommandations partant notamment sur le «renforcement de l’égalité dans la législation éducative et mise en place des mécanismes de suivi contraignants comme les campagnes de sensibilisation contre le sexisme et la violence basée sur le genre», ainsi que la révision «des programmes scolaires pour proposer des contenus plus équitables et former les acteurs scolaires à l’approche genre».
L’association propose également de «mettre en place des évaluations régulières tenant compte du genre». Elle souhaite aussi «impliquer davantage les garçons dans les campagnes de sensibilisation et établir des partenariats stratégiques avec la société civile».








