La Chambre criminelle de première instance a condamné, le samedi 14 décembre, le promoteur immobilier Abdallah Boudrika, ainsi qu’un notaire et quatre autres accusés impliqués dans une affaire de spoliation immobilière, à un total de 24 ans de prison ferme. L’accusé principal, Abdallah Boudrika, a écopé de six ans de prison ferme, assortis d’une amende de 100.000 dirhams, rapporte Assabah dans son édition du lundi 16 décembre.
Le notaire, la fille adoptive de la propriétaire légitime du foncier, ainsi qu’un intermédiaire, ont également été condamnés à six ans de prison ferme. Un autre intermédiaire a écopé de trois mois de prison, tandis qu’un troisième a été acquitté. Les accusés étaient poursuivis pour «faux et usage de faux, falsification de documents officiels et commerciaux».
Avant que le dossier ne soit mis en délibéré, le président de la Cour a donné la parole aux accusés pour qu’ils formulent leur dernier mot. Tous ont nié les faits qui leur étaient reprochés et déclaré qu’ils étaient innocents.
Lors de son réquisitoire, le ministère public a indiqué que cette affaire ressemblait à une pièce de théâtre où chacun des accusés a joué un rôle déterminé pour spolier le terrain dit «Hadda Sridi». L’affaire a éclaté lorsque l’héritière légitime a déposé une plainte dénonçant la fraude immobilière dont elle avait été victime, fraude visant à s’accaparer le bien foncier de sa défunte mère. Les investigations menées par la police judiciaire, ainsi que l’audition des suspects, notamment la femme âgée qui avait usurpé l’identité de la propriétaire du terrain, ont révélé que les documents présentés par les accusés étaient falsifiés.
Ces investigations ont conduit, en 2022, à l’arrestation du promoteur immobilier et du notaire à l’aéroport Mohammed V, ainsi qu’à celle des autres accusés. Entendue par la Cour, la femme âgée a déclaré qu’elle était mendiante à Tit Mellil et que c’était un dénommé Medkouri qui lui avait demandé de l’accompagner chez Abdallah Boudrika pour recevoir une aide financière. «Une fille que je ne connais pas a tracé un tatouage sur mon visage (NDLR: pour rendre la ressemblance avec la défunte propriétaire du foncier convaincante). Ils m’ont promis de m’aider, mais ils ne m’ont donné que quelques billets», a témoigné l’accusée, décédée par la suite en prison.