Selon des sources concordantes auprès des marchands de légumes, les prix de la tomate auraient connu une baisse de 70%. En effet, le prix de la caisse de 30 kilogrammes est passé, depuis vendredi dernier, de 300 à 100 dirhams. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 27 février, que les professionnels justifient cette baisse par l’abondance de l’offre, la majorité des agriculteurs ayant livré leurs produits aux marchés de gros suite à une maturation rapide et généreuse de ce fruit. Ainsi, la hausse relative de la température dans la région de Souss-Massa, et particulièrement dans le bassin de Chtouka où se trouvent de grandes fermes, a permis le mûrissement rapide de la tomate, contrairement aux jours où la région a connu de fortes précipitations et une grande vague de froid.
Ces conditions climatiques ont retardé la maturation des tomates, d’où la faiblesse de l’offre dans les marchés et la hausse des prix causée par les ventes aux enchères. A ces facteurs, il faut ajouter la hausse du coût de production de la tomate suite à l’augmentation des prix des insecticides, des engrais, du gasoil et autres. Sans oublier les pratiques malsaines des spéculateurs et la multiplicité des intermédiaires qui continuent de sévir dans les marchés de gros et de demi-gros. Certains d’entre eux gardent délibérément une grande partie de leur production et n’écoulent sur le marché de gros qu’une petite quantité, faisant monter les enchères pour que le prix de la tomate atteigne des chiffres records.
Le quotidien Al Akhbar souligne que ce prix devient le prix de référence pour les quantités gardées en dehors du marché, ainsi que pour les autres marchands de légumes. Pour mettre fin à cette spéculation, les marchands de gros et de détail appellent à la réglementation des opérations de vente des fruits et légumes, à l’instar de celle des poissons. Pour ce faire, ils préconisent que la direction du marché de gros délivre des documents comportant la date d’entrée et le prix d’achat, ainsi que la marge bénéficiaire et le récépissé de contrôle de la conformité du produit. Tout vendeur ne disposant pas de ces documents devra donc être interdit d’accès au marché de gros. Cette exigence permet aussi de resserrer l’étau autour des intermédiaires qui achètent des fruits et légumes à l’intérieur des marchés de gros et les revendent sur place en réalisant de fortes marges bénéficiaires.