Un nouveau scandale de spoliation foncière vient d’éclater à Sidi Slimane. Plusieurs personnalités locales, dont un Pacha, se trouvent sous le coup de poursuites judiciaires après s’être accaparé un total de 1.200 hectares de terres appartenant à l’État.
Selon Al Akhbar de ce mercredi 14 février 2024, les éléments de la gendarmerie de Sidi Slimane ont présenté les mis en cause devant le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Kénitra, lequel a, à son tour, décidé de les déférer devant un juge d’instruction.
Ils devraient néanmoins être poursuivis en état de liberté, précise le quotidien, en attendant qu’ils soient à nouveau auditionné par ce magistrat, le 26 février prochain.
Selon Al Akhbar, une première audience a déjà eu lieu et a permis au juge d’instruction d’entendre le directeur régional de la Direction des domaines publics, qui s’est porté partie civile dans ce dossier.
C’est un rapport émis par le ministère de l’Intérieur, reçu par cette direction, qui a donné lieu à une première plainte sur cette affaire.
Le quotidien souligne que le gouverneur de Sidi Slimane, Abdelmajid El Kyak, a été le premier à révéler cette spoliation commise par ce réseau organisé, après avoir découvert que les gérants d’une entreprise, qui se présentait comme opérant dans la culture d’avocatiers, avait présenté de faux documents, prétendument accordés par l’Agence de développement agricole.
Ces faux prouvent qu’il y avait un projet d’investissement planifié par ce réseau, qui se targuait de détenir une promesse de «partenariat public-privé».
Selon Al Akhbar, une demande dans ce sens a été déposée auprès du gouverneur de Sidi Slimane le 25 janvier dernier.
Dans ce document, l’entreprise, créée en octobre 2022, demandait son accès à un terrain foncier situé dans la région du Gharb, d’une superficie de 1.200 hectares et faisant partie du domaine public pour, est-il précisé dans ce courrier, «la concrétisation d’un projet d’investissement entre le secteur public et le secteur privé».
La nature de cette demande, qui a intrigué les autorités locales, a amené le gouverneur à demander une vérification, dans les archives de la préfecture, d’investissements ayant pu être consentis dans ce type de partenariat entre une entreprise de droit commun et l’État et qui concerneraient des biens fonciers appartenant au domaine public.
Les services de la préfecture de Sidi Slimane ont été surpris de constater qu’aucun document classé dans les archives ne faisait mention d’un projet tel que celui présenté par l’entreprise signataire de ce courrier.
Une réunion a ensuite été organisée en urgence avec les représentants de la Direction des domaines publics, ainsi que d’autres parties prenantes, et a permis de conclure que l’État n’était aucunement partie prenante dans tout projet d’investissement concernant ce bien foncier, mentionné dans ce courrier.
À cette même réunion, il s’est aussi avéré que les documents présentés par l’entreprise signataire du courrier étaient en fait des faux, ce qui ne laissait plus aucun doute sur la nature réelle de l’opération: une tentative de spoliation de ce foncier.
Une plainte a donc été déposée auprès du parquet, ce qui a conduit à engager des poursuites envers plusieurs personnalités locales, désormais soupçonnées d’être à l’origine de la création de cette entreprise qui a émis la demande adressée au gouverneur de Sidi Slimane.