Le verdict est tombé, mardi en fin d’après-midi, dans l’affaire du «Master contre de l’argent». La chambre chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès a ainsi condamné à la prison ferme, en première instance, quatre des sept accusés qui comparaissaient en liberté provisoire. Ainsi, après avoir entendu les plaidoiries des avocats de la défense, le réquisitoire du ministère public et le point de vue de la partie civile, soit l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah en l'occurrence, la Cour a condamné le professeur coordinateur du Master à un an de prison ferme et à une amende de 5.000 dirhams, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 5 mars.
La Cour a condamné à la même peine l’étudiant qui avait servi d’intermédiaire dans cette affaire. Son cousin, impliqué également dans ce dossier, a écopé, lui, de six mois de prison ferme et d'une amende de 5.000 dirhams. Le quatrième accusé, un autre étudiant, a été condamné à deux mois de prison ferme et à une amende de 2.000 dirhams. Quant aux trois autres mis en cause, une enseignante universitaire, un fonctionnaire de l’Université et un professeur du secondaire, ils ont été acquittés.
Parmi les condamnés, souligne le quotidien, figure un membre de l’association «Transparency Maroc», chargée de la lutte contre la corruption. Ce professeur universitaire et coordinateur du Master portant sur le «contentieux public» a été accusé de «corruption et abus de pouvoir».
Cette affaire, rappelle Al Ahdath Al Maghribia, a éclaté en août 2018 à la facuté de droit relevant de l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah. A l’origine de ce procès, un enregistrement sonore où les étudiants se voyaient offrir la garantie de réussir leurs examens et de décrocher un emploi, moyennant la rondelette somme de 40.000 dirhams. Cet enregistrement est tombé entre les mains des responsables de l’Université, qui ont décidé de porter plainte contre X. Le Parquet près la Cour d’appel de Fès a tout de suite ordonné une enquête, qui a été menée par la brigade régionale de la police judiciaire.
L’affaire a, ensuite, été confiée à un juge d’instruction qui a ordonné la poursuite des sept mis en cause en état de détention préventive. Ces derniers ont, néanmoins, pu obtenir de la Cour, après plusieurs auditions, la liberté provisoire contre le dépôt d’une caution. Le procès, poursuit le quotidien, a connu plusieurs reports depuis son ouverture, jusqu’au verdict prononcé mardi dernier.