«Le patronat appelle à la privatisation des hôpitaux publics». C’est un pas surprenant, note le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui rapporte l’information dans sa livraison du jeudi 15 septembre. Le quotidien souligne que c’était dans le cadre des débats du projet de loi-cadre 06-22 relative au système de la Santé à la Chambre des conseillers, que les membres du groupe de la CGEM ont suggéré d’étendre le champ d'application du régime de gestion déléguée aux établissements hospitaliers publics.
En d’autres termes, il s’agit de confier la gestion des hôpitaux à des acteurs privés dans le respect d’un cahier des charges. Ainsi, est-il expliqué, ces hôpitaux pourront mieux faire face à la forte demande en soins de santé attendue suite à la généralisation de l’assurance maladie obligatoire.
Les conseillers de la CGEM parlent d'un cadre contractuel public-privé qui donne lieu à une forte implication des acteurs privés dans la gestion du service public de santé. Surtout que le secteur privé dispose d’une expérience probante en la matière.
Par ailleurs, et dans le cadre des amendements que le groupe de la CGEM a présentés, relativement à ce projet de loi-cadre, ses membres ont appelé à un appui public au secteur médical privé. Cela permettrait d’élargir l'accès des citoyens aux soins. Les conseillers de la CGEM, poursuit le quotidien, ont également appelé à la mise en place de mesures incitatives avec pour objectif d’accroître l’investissement privé dans ce secteur.
Ils ont aussi suggéré la mise en place de mesures à même de valoriser et de motiver les ressources humaines travaillant dans ce secteur, que ce soit dans le public ou dans le privé. Sur un autre volet, et toujours dans le cadre des amendements présentés par la CGEM, cette dernière propose de confier l’élaboration de la carte sanitaire nationale à l’Instance supérieur de la santé, instaurée par la future loi-cadre, en concertation avec tous les acteurs du secteur, y compris les acteurs privés.
Pour répondre en quelque sorte à cet appel du patronat à renforcer le rôle et l’importance du secteur public dans le domaine de la santé, les membres de la CDT ont présenté des propositions d’amendement qui vont dans le sens opposé. C’est ainsi que les conseillers relevant de la centrale syndicale ont exigé plus d’investissements publics dans le secteur de la santé au lieu de compter uniquement sur les investisseurs étrangers. La CDT a également appelé à accorder une grande attention aux cadres marocains expatriés et faire le nécessaire pour les inciter à rentrer au pays.
Cela dit, explique le quotidien, d’après le déroulement de l’examen du projet de loi-cadre relative au système de santé, il est évident que les partis de la majorité ne sont pas sur la même longueur d’ondes. Ainsi, le RNI par exemple n’a déposé aucun amendement au texte présenté par le ministre de la Santé et de la protection sociale. Par contre, les groupes parlementaires du PAM et de l’Istiqlal ont présenté leurs amendements séparément.