La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a été saisie d’une enquête concernant des fuites de données et de dossiers judiciaires en provenance du tribunal de première instance de Salé. Cette affaire a éclaté au grand jour après la noyade mortelle d’un enfant survenue dans une piscine de la localité d’Al Arjat, aux environs de Rabat.
«Le faisceau de suspicions converge vers un fonctionnaire du même tribunal, soupçonné d’exploiter sa position pour faciliter des transactions illégales», rapporte Al Akhbar du lundi 27 octobre. Président d’une association de natation dont l’agrément avait été retiré par les autorités, l’individu est accusé d’avoir illicitement délivré une trentaine de certificats d’aptitude à des maîtres-nageurs, en violation totale des procédures légales. Certains bénéficiaires de ces diplômes falsifiés sont aujourd’hui poursuivis pour homicide par négligence, le drame ayant mis en lumière l’absence des conditions de sécurité les plus élémentaires dans la piscine.
Cette tragédie, ayant provoqué une vive émotion au sein de la famille de la victime et de l’opinion publique, a contraint le parquet à ouvrir une enquête approfondie. Les investigations de la BNPJ s’attachent désormais à déterminer si l’objet des fuites avait pour but d’influencer le cours des procédures judiciaires en cours.
Parallèlement, une instruction a été ouverte sur la situation juridique de l’association de natation, au cœur de soupçons de conflits d’intérêts entre le fonctionnaire et les détenteurs des certificats. «Ce dossier, appelé à connaître de nouveaux développements, s’appuie sur un rapport préliminaire détaillant le processus frauduleux et identifiant les bénéficiaires», note Al Akhbar.
Face à ce scandale, les acteurs de la société civile et des droits de l’homme appellent à un renforcement urgent des contrôles sur les associations sportives œuvrant dans les domaines du secourisme et des activités nautiques.








