Risque sismique: le Maroc mise sur l’anticipation

Le séisme qui a frappé Al Hoceima en 2004 avait fait plus de 600 morts.

Le séisme qui a frappé Al Hoceima en 2004 avait fait plus de 600 morts. . DR

Revue de presseInterrogée par des parlementaires au sujet des anticipations par son département des risques sismiques dans certaines régions, la ministre de l’Habitat rend compte de ce que fait le Maroc pour éviter une catastrophe telle que celle survenue à Al Hoceima au début des années 2000. Les détails dans cette revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 26/02/2023 à 20h18

La question inquiète, surtout depuis le terrible séisme qui a frappé, au début du mois, la Turquie et la Syrie: le Maroc est-il menacé par pareille catastrophe? Les politiques ne veulent pas attendre la réponse et préfèrent jouer la carte de l’anticipation. Fatima-Ezzahra El Mansouri, ministre de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, vient d’annoncer que son département avait pris une série de mesures dont l’objectif est de réduire les éventuels impacts des tremblements de terre, rapporte Al Ahdath Al Maghribia qui, dans son édition du lundi 27 février, rappelle que le Maroc, et plus particulièrement certaines grandes zones urbaines, sont régulièrement frappées par des secousses sismiques, même si elles sont souvent trop faibles pour être ressenties.

Dans une réponse à une question écrite qui lui a été soumise par des parlementaires, la ministre a expliqué qu’une cartographie des zones qualifiées pour l’urbanisme avait été réalisée par ses équipes au niveau de la province d’Al Hoceima. Cette dernière a, pour rappel, été frappée par un tragique séisme au début des années 2000, ce qui avait donné lieu à de hautes instructions afin de faire de la problématique des séismes une priorité. C’est dans ce cadre qu’intervient la cartographie évoquée par Fatima-Ezzahra El Mansouri, une cartographie dont les premières études avaient déjà été menées en 2008.

Les travaux qui ont été menés en collaboration avec des spécialistes et des experts s’étaient traduits par la définition de zones dont l’urbanisation ne présente que des risques limités en cas de catastrophe, et d’autres où ce risque est élevé. Une évaluation des pertes potentielles en cas de séisme a même été réalisée. Confortés par les résultats de ce premier travail, les services du département de l’habitat et l’urbanisme ont adopté une approche visant à intégrer les conclusions des études effectuées dans la stratégie d’urbanisation au niveau de l’ensemble de la province, ainsi qu’au niveau d’autres concentrations urbanistiques, notamment au niveau des plans d’aménagement.

En complément de ces mesures, Al Ahdath Al Maghribia rapporte que la ministre a également annoncé dans sa réponse que son département avait également lancé une autre étude dont l’objectif est d’approfondir les enseignements déjà acquis des précédentes expertises, et visant particulièrement des aspects liés aux caractéristiques et aux conditions dans lesquelles doivent être réalisées les constructions selon les particularités de chaque zone. D’après la même source, les premières conclusions de cette étude ont déjà commencé à être intégrées dans les documents d’urbanisme en vigueur dans la province. Notons qu’outre Al Hoceima, Fatima-Ezzahra El Mansouri s’est également attardée sur le cas d’Agadir, ville connue pour abriter de nombreuses zones comportant des risques sismiques. A cet effet, un travail est fait au niveau de la réglementation urbanistique, entre autres au niveau du schéma directeur d’aménagement urbain. Un intérêt particulier est également accordé à la mise en œuvre sur le terrain des dispositions réglementaires décidées dans le cadre de l’approche suivie par les pouvoirs publics, qui ont décidé de privilégier l’anticipation.

Par Fayza Senhaji
Le 26/02/2023 à 20h18