Fruit de la mobilisation de plus d’une centaine d’experts marocains au lendemain du séisme du 8 septembre dernier, un guide proposant des pistes et solutions de reconstruction des zones sinistrées vient de voir le jour. Derrière ce travail, une dizaine d’organismes publics, d’institutions privées et de représentants du monde associatif mobilisés par l’initiative citoyenne OTED.
Il s’agit notamment de la Société d’ingénierie énergétique, de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique, du Laboratoire public d’essais et d’études (LPEE), de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE)-branche Eau, de l’Agence nationale des eaux et forêts, de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT), du Cluster efficacité énergétique des matériaux de construction, de l’Association marocaine d’assistance et d’accompagnement psychologique et de l’Association des lauréats de l’École Mohammedia d’ingénieurs (AEIM), indique un communiqué de l’OTED.
Plusieurs critères ont été pris en compte dans l’élaboration de ce guide. À commencer par son caractère pratique et réalisable, donc répondant aux besoins urgents de la communauté tout en respectant les contraintes locales. De plus, les experts ont tenu à apporter de nouvelles perspectives pour résoudre les défis de reconstruction. Enfin, les solutions proposées sont accompagnées par des recommandations sur la manière de les mettre en œuvre en identifiant les étapes, les ressources nécessaires et les partenaires potentiels.
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Ces organismes ont mobilisé une centaine d’experts pour une journée d’idéation organisée le mercredi 4 octobre à Benguérir, en guise de première étape de ce processus de co-construction, sous le thème «ÉcoDouars, entre souhaits des habitants, respect du patrimoine et exigence de la nature». Toute une journée d’ateliers et de débats qui ont permis aux participants de penser collectivement à la reconstruction des zones sinistrées par le séisme.
Tous ont été unanimes quant à la nécessité de passer par des étapes clés pour ce chantier, formulées en tant que recommandations générales. Il s’agit notamment de généraliser et de professionnaliser le travail de concertation citoyenne et de poursuivre les consultations citoyennes avec les populations locales pour identifier des besoins spécifiques et garantir que les actions entreprises sont en accord avec les réalités sur le terrain.
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Il est aussi question de favoriser la création de coopératives de reconstruction et de créer des commissions de pilotages communales en charge de superviser de manière globale les projets de reconstruction et d’assurer le respect de la démarche et des pré-requis techniques.
Promouvoir de nouvelles compétences professionnelles
Une autre recommandation est d’assurer une montée en compétences professionnelles et mettre en place un programme de formation accéléré ciblant en priorité les jeunes des douars, pour promouvoir de nouvelles compétences professionnelles nécessaires à la reconstruction durable, notamment et dans un premier temps dans les domaines de la construction écologique et de la gestion des ressources.
Pour la mise en œuvre efficiente de ces solutions, le guide préconise également de favoriser les échanges d’expertises entre les douars en mettant en place des plateformes conséquentes. Et afin de permettre une meilleure application de ces solutions sur le terrain, avec un suivi efficace, les experts se sont entendus sur l’opportunité de les tester dans quelques villages pilotes avec l’intention d’ajuster les actions et d’offrir des benchmarks internes.