Les éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) ont arrêté, vendredi 8 mars, le narcotrafiquant Félix Bingui, qui était recherché par les autorités françaises pour trafic international de stupéfiants. Le suspect faisait l’objet d’une notice rouge d’Interpol délivrée par la France dans le cadre d’un mandat d’arrêt pour constitution de réseaux criminels s’activant dans le trafic international de drogue, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du lundi 11 mars. Selon un communiqué de la DGSN, le suspect a été interpellé lors d’une opération sécuritaire qui a suivi ses mouvements à la trace dans plusieurs villes, avant qu’il ne soit arrêté à Casablanca.
Le baron français de la drogue a été placé en garde à vue pour les besoins de l’enquête et déféré devant le parquet compétent dans la matinée du samedi 9 mars. L’arrestation de ce dangereux criminel est le fruit de la coopération sécuritaire et des échanges d’informations entre les services de la DGSN et la police nationale française.
Le journal français Le Monde considère l’interpellation à Casablanca de Felix Bengui, surnommé «le chat», comme un symbole de la fin d’une guerre meurtrière entre deux clans criminels à Marseille. Il s’agit du clan Yoda dirigé par Félix Bingui et du groupe de la DZ Mafia. Le conflit sanglant pour s’accaparer les territoires de la drogue a finalement tourné à l’avantage de la DZ mafia.
Comme l’a indiqué le procureur de la République de Marseille Nicolas Bessone, «cette arrestation est le fruit d’une remarquable coopération avec les autorités marocaines. Ce sujet a d’ailleurs été évoqué par le directeur général de la police nationale française lors de sa visite au Maroc».
Un juge d’instruction marseillais avait lancé un mandat d’arrêt contre Felix Bingui pour importation de stupéfiants en bande organisée, transport, détention, acquisition, cession de stupéfiants, association de malfaiteurs (...), blanchiment et non justification de ressources.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que la guerre des clans pour le contrôle des points de vente de la drogue (jusqu’à 800.000 dirhams de chiffre d’affaires par jour) entre la bande de Yoda et le groupe rival Dz Mafia a fait plusieurs morts à Marseille l’année dernière. En effet, l’année 2023 a été la plus sanglante avec 49 tués, dont quatre victimes collatérales, et 123 blessés dans des règlements de compte liés au trafic de stupéfiants.
Dès l’arrestation de ce grand narcotrafiquant, le ministre français de l’Intérieur Gérard Darmanin a salué, sur son compte twitter, le rôle joué par le Maroc dans cette interpellation. «Un des plus grands narcotrafiquants marseillais a été arrêté au Maroc. Un grand coup est porté aujourd’hui au narcobanditisme grâce à notre coopération avec les autorités marocaines, que je remercie», a écrit Darmanin.