Ramadan: pourquoi certains perdent leurs nerfs, au risque d'en arriver au pire, selon un psycho-sociologue

Mohssine Benzakour, psycho-sociologue. 

Mohssine Benzakour, psycho-sociologue.  . Khadija Sabbar / Le360

Le 15/04/2022 à 13h11

VidéoMenaces, intimidations, violences physiques… Le nombre d'affaires d'agression ne cesse de monter en flèche durant le ramadan. Ces comportements ont encore pris de l'ampleur ces derniers temps en raison d'un contexte socio-économique tendu. Le point avec le psycho-sociologue Mohssine Benzakour.

Comme chaque ramadan, le phénomène de la «tramdina» refait surface. Ces comportements agressifs ont-ils pour seule cause le jeûne? Ou y a-t-il d’autres raisons pouvant expliquer ces actes de violence?

Pour le psycho-sociologue Mohssine Benzakour, la hausse de ces violences, notamment conjugales, en ce mois de ramadan ne se résume pas à la «tramdina», ces comportements agressifs observés pendant le mois de jeûne et souvent provoqués par l'arrêt de la consommation de drogues et d’alcool et le faible contrôle émotionnel. 

Expliquant l’impact de l'arrêt de la consommation de drogues et d’alcool, appelé communément «l9at3a», ce psycho-sociologue fait savoir qu’en s’abstinant d'ingurgiter ces substances, on devient plus agressif et impulsif, étant donné que le corps en est dépendant.

Quant à la violence dans le couple, cet expert énumère des causes multiples, telles que les rapports de force inégaux entre les femmes et les hommes, qui restent défavorables aux femmes, les stéréotypes de genre et la persistance de systèmes d'éducation répressifs.

Mohssine Benzakour souligne, en outre, que ce mois sacré est censé être un mois de pardon, de tolérance, de piété et d'humanisme, alors que beaucoup de jeûneurs font montre d'agressivité pendant la journée.

Il ajoute, par ailleurs, que ceux qui ne prennent pas le temps d’analyser les situations avant d’agir s’emportent facilement. Et ce, pendant et hors du mois sacré. Le ramadan n’est donc qu'un prétexte, et non une raison. Les détails:

Par Hafida Ouajmane et Khadija Sabbar
Le 15/04/2022 à 13h11