Rabat-Salé: à cause du programme Awrach, des élus locaux devant la justice

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Revue de presseÀ Rabat et à Salé, une enquête est en cours à propos des agissements d’ONG bénéficiaires du programme Awrach, des anomalies ayant été constatées dans les factures qu’elles émettent. Plusieurs élus et responsables politiques locaux pourraient être impliqués dans cette affaire. Une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 13/08/2024 à 18h29

À cause de soupçons de dysfonctionnements concernant la comptabilité d’associations bénéficiaires du programme Awrach, des élus et des responsables locaux des villes de Rabat et de Salé pourraient se retrouver aux prises avec la justice.

Selon Al Akhbar de ce mercredi 14 août, la Cour régionale des comptes et le parquet enquêtent sur les agissements de plusieurs associations bénéficiaires de ce programme d’employabilité, initié par l’État.

Ses gestionnaires seraient concernés par des anomalies relevées dans certaines de leurs factures.

Selon le quotidien, des factures d’approvisionnement d’un montant de 54.200 dirhams pour l’exercice comptable 2022, et d’un montant de 24.863 dirhams pour l’exercice de 2021, seraient caractérisées par certaines irrégularités.

Ces factures concernent l’acquisition de fournitures par des associations, au bénéfice d’enfants «nécessitant un soutien social», indique Al Akhbar.

Selon des interlocuteurs interrogés par la publication, des élus et des responsables politiques locaux sont impliqués, d’après les premiers éléments de l’enquête qui a actuellement cours sur cette affaire.

Les premiers résultats de cette enquête ont permis de révéler que les factures incriminées avaient été émises par une société qui n’est pas correctement inscrite au registre du commerce, et dont le propriétaire est un élu local.

De plus, sur ces factures, figurent des logos et des enseignes non officiels dans un objectif évident de tromperie.

Le quotidien précise que cette enquête préliminaire a permis de relever des anomalies en ce qui concerne le mode de règlement de certaines des factures identifiées, comme un retrait en espèces d’un montant de plus de 29.000 dirhams.

Les interlocuteurs d’Al Akhbar prédisent que l’impact de cette affaire pourrait être très large, à cause d’accusations dont font l’objet un grand nombre d’élus et de responsables locaux, proches d’ONG à caractère caritatif.

Plusieurs d’entre elles sont critiqués, à cause de soupçons de détournement d’aides sociales, de dons et d’autres ressources.

Le lancement du programme Awrach n’a fait qu’accentuer l’ampleur de ces accusations, et une dizaine d’autres associations ont entre-temps dénoncé leur exclusion de la liste des bénéficiaires, au prétexte que ces décisions ont été prises dans le but de favoriser les associations servant les intérêts d’élus locaux.

Quel que soit le degré de véracité de ces accusations, l’enquête qui a cours permettra de révéler les modalités de gestion des associations incriminées, de déterminer la façon dont elles bénéficient de soutiens et, surtout, de savoir si ces ONG servent les intérêts d’élus et de responsables politiques locaux, en ayant recours à des détournements de fonds.

Par Fayza Senhaji
Le 13/08/2024 à 18h29