C’est une grande surprise à laquelle ont eu le droit les enquêteurs chargés de l’affaire d’un individu, qui se retrouve poursuivi devant le tribunal de première instance de Rabat pour des faits de «kidnapping», «torture» et «demande de rançon», et dont la victime était un homme d’affaires jordanien.
L’accusé aurait également tenté d’assassiner un ressortissant algérien, accusé et convaincu d’être un agent secret opérant pour des services extérieurs de pays d’Europe, avec lequel il se trouvait en concurrence dans un trafic de drogue.
Selon Assabah de ce lundi 20 mai 2024, les éléments de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) en charge de cette affaire ont, par hasard, intercepté une communication téléphonique, ainsi que des vidéos prouvant que l’individu avait tenté d’assassiner cet agent secret algérien, qui purge déjà une peine de 24 ans ferme et se trouve dans une cellule de prison.
Cette information, les enquêteurs l’ont eue quand son téléphone a été mis sur écoute, sur les consignes du parquet.
Les poursuites initiales enclenchées à l’encontre de l’accusé concernent le kidnapping d’un homme d’affaires jordanien, qui avait été brutalement torturé, ce qui avait conduit à la perte de sa vue.
L’individu qui vient d’être arrêté est également soupçonné d’avoir exigé une somme de 400.000 dirhams, en contrepartie de la libération de sa victime.
Il semble toutefois que ce ne sont pas là les seuls crimes dont il aurait été l’auteur, car les enquêteurs le soupçonnent aussi d’une tentative d’assassinat.
Les enquêteurs de la BNPJ l’ont d’ailleurs déjà confronté aux preuves qui ont été collationnées à ce propos, mais l’homme a refusé de répondre à leurs questions.
Assabah précise que, placé devant ces nouvelles preuves, l’accusé s’est retrouvé acculé à se blesser lui-même afin d’échapper à un nouvel interrogatoire à propos de ses relations avec cet agent secret algérien, ce qui a conduit à son transfert à l’hôpital, alors que le parquet restait informé de l’évolution de la situation.
Quant à l’agent secret algérien, qui est également de nationalité française et qui était déjà emprisonné après avoir été jugé pour une autre affaire, il avait réussi à quitter la France pour rejoindre discrètement le Maroc, tentant ainsi d’échapper à la justice de son pays.
Initialement condamné à une peine de 20 ans de prison ferme, sa peine a été portée, lors de la procédure d’appel en juin 2023, à 24 ans de prison ferme.
L’individu avait aussi reconnu qu’il travaillait pour les services des renseignements extérieurs français et espagnols, sans compter le fait que son identité avait aussi été plusieurs fois citée dans des affaires impliquant différents chefs de réseaux mafieux liés au trafic de drogue.