Quand un faux officier de police fait chanter des trafiquants de drogues

Un policier brandit son arme de service.

Revue de presseUn faux fonctionnaire de police se trouve à la tête d’un réseau bien organisé, dont les tâches sont réparties entre ses différents membres. Collecte d’informations sur ses cibles, contact de ces dernières, récupération de la rançon… A chacun son rôle. Une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 16/08/2023 à 20h32

Pour traquer un faux officier de la PJ, les services de police de trois villes du Royaume ont lancé une véritable chasse à l’homme.

Selon Al Akhbar de ce jeudi 17 août, les services de la Police judiciaire de Sidi Slimane sont entièrement mobilisés pour arrêter les membres d’une bande criminelle spécialisée dans l’escroquerie… envers des dealers de drogue.

Les membres de ce gang pas comme les autres se font aider par leurs collègues de deux autres villes, Sidi Kacem, ville voisine, et Tanger.

Le gang est non seulement composé d’une personne qui se fait passer pour un officier de la Police judiciaire, mais aussi de deux femmes, ainsi que d’autres individus qui jouent un rôle d’intermédiaires.

Leur mode opératoire est simple: leurs cibles sont des vendeurs de drogue et de comprimés psychotropes, dont des repris de justice.

Une fois qu’ils ont été repérés, les deux femmes membres de la bande se chargent de fournir au gang l’ensemble des informations disponibles relatives à leur passé judiciaire et à leurs activités.

Le quotidien ne dit pas comment, mais les deux femmes finissent par avoir accès à tout: extrait de casier judiciaire, notes de référence, mandats de recherche ou d’amener quand ils existent, bref l’ensemble des informations que la police peut détenir sur un suspect ou un repris de justice.

Ensuite, interviennent les intermédiaires qui se font passer pour des émissaires de ce faux officier de police.

Avec les informations qu’il a pu ainsi obtenir sur ses victimes, le faux officier de police parvient très facilement à faire chanter ses victimes.

Il intervient, en fait, en dernier lieu, mais pas en personne.

Les intermédiaires l’appellent au téléphone au moment convenu pour négocier, toujours par téléphone, avec les victimes le montant d’argent à verser, pour avoir la garantie de ne pas être inquiétés par la police.

La communication est supposément passée depuis le commissariat de police de la ville.

Le stratagème, explique le quotidien, se termine par la remise du montant convenu à un membre du réseau.

A charge de ce dernier de le verser par la suite, via une agence de transfert d’argent, au chef de la bande.

Sauf que le manège n’a pas duré très longtemps...

Des enregistrements montrant un dealer de drogue remettre une somme d’argent à un membre de la bande sont en effet tombés entre les mains de la Police judiciaire.

D’après Al Akhbar, qui cite des sources bien informées, le dealer en question est connu auprès de la police pour vendre différentes drogues, dont des psychotropes, mais aussi pour vendre illégalement des boissons alcoolisées. Il est même recherché depuis un certain temps.

Selon Al Akhbar, le membre du réseau qui apparaît sur les vidéos a été arrêté, mis en garde à vue, puis déféré devant le Parquet.

C’est lui qui a fourni, au cours de l’interrogatoire auquel il a été soumis, l’ensemble des informations sur le réseau.

La police a ainsi pu apprendre que le chef de la bande, le faux officier de la PJ, est originaire de Tanger. Son activité s’étend jusqu’à Sidi Kacem.

D’où la coordination entre les services de police des trois villes pour la neutralisation de ce réseau, afin de mettre hors d’état de nuire l’ensemble de ses membres.

Par Amyne Asmlal
Le 16/08/2023 à 20h32