Quelque 36 influenceurs sont actuellement soumis à une enquête de la Brigade nationale de la police judiciaire pour avoir largement diffusé des spots publicitaires incitant les parieurs sportifs marocains à miser sur des sites de paris illégaux. Dans sa livraison du mercredi 31 décembre, le quotidien arabophone Assabah rapporte que c’est la Marocaine des jeux et des sports (MDJS) qui a porté plainte, auprès du parquet général, contre la prolifération de ces sites non autorisés par la loi, mais qui ne cessent, dans l’impunité la plus totale, d’attirer de nombreux parieurs marocains. La MDJS est pour le moment le seul opérateur habilité par la loi à gérer les paris sportifs au Maroc.
La plainte de la MDJS porte, en plus de poursuites contre les influenceurs qui font la publicité de sites illégaux, sur l’exigence adressée aux opérateurs de téléphonie mobile et d’Internet, notamment Maroc Telecom et Orange, d’empêcher ces sites de paris illégaux de profiter de leurs réseaux pour transférer d’importantes sommes d’argent issues de ces paris non autorisés.
Selon les sources d’Assabah, l’Office des changes est également entré en ligne dans cette affaire afin de s’assurer, d’une part, que les transferts opérés par ces sites respectent le plafond légal autorisé et, d’autre part, que ces transferts entrent dans le cadre de transactions commerciales légales, telles que prévues par le dahir du 30 août 1949 sur les changes.
C’est dire qu’avec l’intervention de l’Office des changes, le robinet des transferts risque d’être fermé pour ces sites de paris sportifs illégaux, à moins qu’ils ne disposent d’autres voies pour faire sortir les recettes engrangées au Maroc.
L’argent que ces sites gagnent est estimé à quelque 3 milliards de dirhams par an, ce qui constitue une perte colossale aussi bien pour la MDJS que pour le Trésor public, dont le manque à gagner en matière d’impôts dépasse les 200 millions de dirhams.
L’Office des changes aurait déjà, il y a un an, été alerté sur les pratiques douteuses de ces sites illégaux, en bloquant une somme de 7 millions de dirhams de gains qu’un parieur tentait de transférer illégalement.
L’enquête que mène actuellement la police judiciaire vise également à quantifier les sommes d’argent perçues par les influenceurs de la part des sites de paris sportifs illégaux. Les enquêteurs soupçonnent ces deux partenaires hors la loi de se servir l’un de l’autre pour transférer illégalement, ou sous le manteau, d’importantes sommes d’argent issues des paris des Marocains.








