Quand elle se rendait chaque matin à son travail, Amina était loin d’imaginer que ce dernier pourrait un jour la conduire en prison. C’est pourtant ce qui a fini par se produire. Aide-soignante de sa profession, elle était employée chez un gynécologue, qui pratiquait des avortements clandestins dans les locaux de son cabinet, et dont elle dit ne pas avoir eu réellement connaissance des activités illégales.
Les jours et les mois se suivent sans réels accrocs, jusqu’au jour où le gynécologue a reçu cette patiente désirant procéder à une interruption de grossesse. «Elle souffrait d’une anémie chronique qu’elle avait cachée au médecin. L’intervention s’est accompagnée de graves complications, qui ont nécessité son transfert d’urgence à
l’hôpital. Malheureusement, elle a rendu l’âme avant son arrivée», raconte Amina d’une voix tremblante.
Poursuivie pour complicité d’homicide involontaire et pratique courante d’avortements illégaux, Amina est condamnée par la justice à une peine de plusieurs années de prison fermes, dont elle a déjà purgé plus de trois. «J’avais une vie paisi
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ble. Je faisais mon mieux pour éviter les conflits, je travaillais consciencieusement et je surveillais même mes fréquentations pour éviter les problèmes. Finalement, contre toute attente, c’est dans le cadre de mon travail que les ennuis sont arrivés», poursuit-elle.
Plus le temps passe, plus elle dit regretter d’avoir un jour exercé ce métier. «Je regrette amèrement d’avoir un jour pratiqué cette profession. Plus jamais de ma vie je n’approcherai à nouveau de ce domaine».
Aujourd’hui éloignée de son mari, de ses enfants et ses parents, qu’elle n’a pas vus depuis trois ans, Amina a depuis a décidé de suivre des formations en couture et en cuisine au sein du centre pénitentiaire. Un apprentissage qui, elle l’espère, lui permettra une fois libérée de tenter une reconversion professionnelle et de tourner définitivement cette page sombre de sa vie.