L’affaire du meurtre d’un policier à Casablanca, qui défraie la chronique depuis plusieurs jours, a fini par livrer ses secrets. Les éléments du Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ), en charge de l’enquête, sont parvenus à remonter la piste des criminels en arrêtant trois personnes affilées à Daech.
Dans son édition du vendredi 17 mars, Assabah revient sur les coulisses de cette enquête. Selon le quotidien, la suite des investigations pourrait dévoiler l’ensemble des projets terroristes fomentés par les personnes arrêtées. Ainsi, les enquêteurs ont réussi à résoudre cette affaire cinq jours avant les arrestations.
Pour rappel, un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) avait expliqué le mercredi 15 mars que les mis en cause avaient récemment prêté allégeance à l’émir présumé de Daech, et projetaient de participer à un projet terroriste dans l’objectif de porter atteinte à l’ordre public.
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Les trois suspects avaient décidé, selon le communiqué, de s’en prendre à un fonctionnaire de police pour s’emparer de son arme de service et de l’utiliser dans le braquage d’une agence bancaire. Comme le révèle Assabah, Abdellatif Hammouchi, patron du pôle DGSN-DGST, avait émis une circulaire interdisant aux fonctionnaires de police de faire de «l’auto-stop» ou d’emprunter des voitures de tiers, en raison du risque encouru.
Pourtant, rappelle le quotidien, l’enquête s’annonçait difficile, en raison de la multitude de pistes. Mais grâce à la coordination entre les différents services de police, les suspects ont pu être finalement appréhendés. Les données des caméras de surveillance ont d’abord permis d’identifier le véhicule utilisé par les criminels, avant que l’identité de ces derniers puis leur localisation ne soient déterminées.
Un menuisier récemment radicalisé
Les effets personnels du policier retrouvés chez les suspects ne laissaient plus aucun doute sur la pertinence de la piste. Ils ont d’ailleurs fini par avouer leur crime, et par dévoiler le lieu où était entreposée l’arme de service de la victime, dernier élément inconnu de l’enquête.
Selon les informations d’Assabah, l’un des trois individus est un menuisier connu dans le quartier Oulfa qui s’est récemment fait remarquer par sa radicalisation. Avec ses complices, ils avaient pensé se cacher dans la région de Moulay Yaacoub, avant de changer leur plan, craignant que leurs disparitions ne paraissent suspectes. Finalement, un seul des trois s’en est tenu au plan initial, tandis que les deux autres ont préféré ne rien changer à leurs habitudes.