Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), a exprimé le souhait de voir le Parlement adopter une loi confirmant le droit à la vie et abolissant la peine de mort. Cette déclaration fait suite à la grâce royale de la fête du trône qui a commué 23 peines de mort.
Amina Bouayach est longuement revenue sur la signification de la grâce royale qui a bénéficié à environ 20.000 détenus à l’occasion du 26ème anniversaire de l’intronisation du Roi. Cette décision, selon elle, «contribuera à réduire le nombre de détenus, dans un contexte de surpopulation carcérale». Et de signaler que le Maroc compte «120.000 prisonniers». Un chiffre amoindri grâce «à la libération de 20 000 personnes».
«La moitié des condamnés à mort (54 au total) ont vu leur peine allégée, soit 23 personnes. C’est un signal très fort», a-t-elle affirmé. Amina Bouayach a rappelé avec satisfaction que depuis deux décennies et demie, «un total de 241 condamnés à mort ont bénéficié d’une grâce à l’occasion de différentes fêtes ou durant la pandémie de Covid». Selon elle, cette décision «réaffirme l’engagement du Maroc en faveur du droit à la vie, même dans un contexte international incertain et en crise.»
Amina Bouayach précise qu’il reste actuellement dans les prisons 86 personnes, dont 54 condamnés de manière définitive et 32 en appel ou en pourvoi. Elle espère que «les tribunaux feront preuve de clémence à l’instar de la décision royale».
Pour la présidente, l’abolition de la peine de mort n’est pas seulement un souhait du Conseil. «Nous avons déjà franchi une première étape en décembre dernier à l’ONU lorsque le Maroc a voté pour le moratoire sur les exécutions. Nous attendons désormais du législateur, c’est-à-dire du Parlement, qu’il adopte une loi en accord avec l’article 20 de la Constitution qui protège le droit à la vie».
«Nous espérons qu’il n’y aura ni hésitation ni ambiguïté de la part des acteurs politiques et législatifs, car c’est une étape importante pour un pays qui se renouvelle constamment en matière de droits humains.»
Amina Bouayach a conclu en remerciant la publication Pour elle de l’avoir sélectionnée comme l’une des 50 femmes africaines inspirantes de 2025 et parmi les dix qui œuvrent dans le domaine des droits humains.








