La ville de Tata est sous le choc après le viol de deux fillettes âgées respectivement de six et neuf ans. L’affaire de la première victime a éclaté il y a quelques jours à Foum Lahcen, dans le sud de la ville de Tata, alors que la seconde est survenue dans le nord de la ville, dans la commune de Tilite. Dans les deux affaires, les interventions des notables et des familles des accusés ont exercé des pressions sur les familles des victimes, espérant les faire renoncer aux poursuites.
Selon le quotidien Al Akhbar, qui rapporte ces informations dans son édition de ce jeudi 18 juin, le deuxième viol remonte à une année, alors que la victime était en deuxième année primaire. Mais le viol s'est répété plusieurs fois jusqu’au mois du dernier ramadan, avant que la victime ne se confie à une fillette qui en a informé sa grande sœur. Or, celle-ci n’est autre que l’épouse du frère du présumé pédophile, âgé de 47 ans. Elle a immédiatement, indiquent les sources du quotidien, alerté la famille de la victime, conduite pour diagnostic au dispensaire qui a immédiatement avisé la brigade de la Gendarmerie royale de Foum Zgid. Un procès-verbal a alors été dressé. Les différentes parties ont été auditionnées avant le transfert de la victime à l’hôpital provincial de la ville, où elle a été examinée par un médecin spécialiste. Le certificat médical délivré à la victime n’indique pas qu'il y a eu viol, puisque l'accusé abusait d’elle superficiellement chez lui, a révélé la victime lors de sa confrontation avec son violeur, tandis que ce dernier niait toutes les accusations, ajoute le quotidien.
Avant le déferrement de l'accusé devant le parquet compétent, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts du douar, fait remarquer le quotidien qui indique que les notables de la région ont exercé des pressions sur le père et le frère de la victime pour éviter les poursuites et «préserver l’avenir de la fillette». C’est ainsi qu’un accord a été signé entre les deux parties. Le présumé pédophile a reconnu les faits et s’est engagé à prendre en charge les frais du suivi médical de la victime, contre le retrait de la plainte. Cet accord n’a pas été signé et légalisé, poursuit le quotidien, puisque les cartes d’identité nationale des parties concernées étaient toujours chez les gendarmes de la région. Autant dire que cette affaire risque de connaître de nouveaux rebondissements.