Le conflit entre les bergers et les habitants du Souss n’est pas près de s’estomper. Dans les zones concernées, on déplore, encore une fois, des pertes de cultures saccagées et des agressions multiples contre les habitants. Pendant ce temps, les autorités observent une neutralité négative.
D’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son édition du lundi 17 avril, plusieurs régions relevant des provinces de Taroudant, de Tiznit et de Sidi Ifni, connaissent de nouveau des tensions, en raison des multiples incursions de bergers nomades dans leurs terres.
Une situation qui s’est reproduite mardi dernier, et les confrontations ont duré trois jours, mettant aux prises plusieurs bergers qui font paître leurs troupeaux de dizaines de chameaux et de centaines d’ovins et de caprins dans les terres relevant de plusieurs douars dans les provinces de Tiznit et Taroudant et, dans une moindre mesure, à Sidi Ifni.
Citant des sources locales, le quotidien affirme que les autorités n’ont rien fait pour protéger les biens des victimes. De son côté, le gouvernement n’est toujours pas arrivé à mettre fin à cette problématique. Pire encore, l’attitude neutre dont font preuve les autorités et l’inaction du gouvernement ont encouragé d’autres bergers à s’aventurer dans ces zones, saccageant les biens et les cultures des habitants, en sachant pertinemment qu’ils ne risquaient pas d’être sanctionnés et pénalisés.
De fait, la situation s’est davantage aggravée. En effet, poursuit le quotidien, les bergers s’organisent désormais en groupes armés d’armes blanches et de gourdins, et procèdent à des descentes organisées dans les propriétés d’autrui.
Pour Assabah, ils n’hésitent pas à faire usage de leurs armes et de leurs gourdins pour s’attaquer aux habitants, du moins parmi ceux qui osent encore sortir défendre leurs biens.
Bien sûr, note le quotidien, ces pratiques sont contraires à la loi. Mais cela ne semble en rien inquiéter les assaillants. La preuve, un de ces cas d’attaque groupée remonte à quelques jours à peine, à douar Ait Laajal, dans la commune d’Amalou. L’attaque s’est soldée par un blessé parmi les habitants. La victime a été transportée à l’hôpital provincial de Taroudant.
Selon le quotidien, ces tensions ont connu une tendance à la hausse ces derniers temps.
A chaque fois qu’ils tentent de défendre leurs bien, les habitants se voient rétorquer par les bergers: «vous n’avez aucun droit sur ces terres. Elles appartiennent à Dieu. Nous allons conduire nos troupeaux là où nous voulons». Et bien sûr, les habitants ne se laissant pas faire, l’échange verbal dégénère rapidement en confrontations.