Un gilet jaune, un sifflet, et l'on peut s'improviser gardien de voitures informel. Le phénomène a envahi plusieurs villes, provoquant moult tracasseries aux automobilistes dans les boulevards et ruelles transformés en parkings payants, selon une tarification imposée par le «gilet jaune».
Aucune durée de stationnement n’est indiquée sur les lieux et aucun panneau d’affichage ne signale la nature du parking. «Même si l’automobiliste descend juste pour acheter du pain à la boulangerie, il est harcelé par les gardiens informels», fait remarquer le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 20 mai. Et, si l’automobiliste ne passe pas à la caisse, il est insulté et parfois même attaqué. «Ce gardiennage informel est pratiqué par des individus qui cherchent le gain facile. Parmi eux, certains ont des antécédents judiciaires, ce qui peut mettre en danger les automobilistes qui refusent cette pratique», écrit encore le quotidien.
L’ampleur du phénomène a dernièrement poussé des internautes à lancer un hashtag sur les réseaux sociaux, pour dénoncer cette pratique. «Retrousse tes manches»: tel est le slogan à travers lequel ces internautes appellent ces «gilets jaunes» à aller travailler au lieu de harceler les automobilistes à chaque coin de rue.
Dans la ville d’Agadir, rapportent les sources du quotidien, les «gilets jaunes» sont visibles partout. Ainsi, dans les boulevards et les rues des quartiers Hay Essalam, Hay Mohammedi, Adrar, Tilila et l’ERAC, les automobilistes sont interpellés par les gilets jaunes qui y imposent leur loi. Réagissant à cette anarchie, Mohamed Bakiri, vice-président de la commune urbaine d’Agadir, a fait savoir que la commune contrôlerait le secteur. Dans un message posté sur les réseaux sociaux, il a ainsi indiqué que la commune coordonnerait avec les responsables de l’entreprise ayant remporté l’appel d’offres pour la gestion des parkings de la ville. Mais, sur le terrain, aucune action n’est lancée pour mettre de l’ordre dans ces parkings, fait remarquer le quotidien. En attendant la réaction des autorités de la ville, les automobilistes restent à la merci de ces gardiens informels.