Invité à régir sur l’attentat meurtrier qui a frappé Charlie Hebdo, le pape François a surpris en déclarant, jeudi passé, dans une interview accordée à bord de l’avion qui devait le mener à Manille: «Si un ami parle mal de ma mère, il peut s’attendre à un coup de poing». Rappelant que «tuer au nom de Dieu» est une aberration, le pape François a en effet, avec cette franchise de ton qui commence à faire sa popularité, que la liberté d’expression avait ses limites et qu’il ne pouvait se permettre d’«insulter la foi des autres». Sa sortie sur le «coup de poing» en réponse à l’offense n’est pas passée inaperçue et, bien que les médias audio-visuels aient plutôt tendance à faire l’impasse sur ce passage de l’allocution du pape, les internautes n’ont pas manqué de réagir, sur les réseaux sociaux, demandant entre autre si l’Evangile n’invitait pas plutôt à tendre l’autre joue. Eh bien non, le pape François rappelle finalement chacun à son humanité, et surtout à celle de l’autre, à ne pas perdre de vue, sans pour autant justifier la violence.
Il ne s’agit d’ailleurs pas de la première intervention «coup de poing», c’est le cas de le dire. En juillet 2013, quelques mois après sa nomination en mars, il avait peut-être livré sa plus surprenante déclaration, à Rio de Janeiro, au Brésil: «Mettez le bordel! Mettez le feu dans les diocèses! Ne restez pas enfermés dans vos communautés. L'Église doit sortir dans la rue!». La plus surprenante? Quoique. Avant cela, il avait pointé du doigt les «chrétiens amidonnés qui parlent de théologie en prenant leur thé», ceux qui prennent le confessionnal pour une «teinturerie», et ceux qui croient que, pour être un bon chrétien, il faut… se reproduire comme des "lapins"! Un déclaration faite dans l'avion qui le ramenait à Rome et où il a appelé à une "paternité responsable". Euh... Et la contraception? Enfin, toujours est-il qu’on ne s’ennuie pas en présence du souverain pontife.
