Dans le mouvement de grève des enseignants qui perdure depuis de longs mois, est-ce la fin d’une crise de longue durée? La semaine qui débute demain, lundi 15 janvier, augure en tout cas du retour à une vie «normale» dans les établissements scolaires du Maroc.
Les différents syndicats représentant les enseignants viennent en effet d’annoncer un apaisement de leur mouvement de protestations, et, surtout, la suspension de leurs grèves.
Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 15 janvier 2024, dans un communiqué, la Coordination unifiée du corps enseignant et des cadres de soutien a annoncé sa décision d’arrêter l’ensemble des mouvements de grève, alors même que plusieurs enseignants viennent de se voir sanctionnés par le ministère de l’Éducation nationale par une suspension temporaire de travail.
Toutefois, dans le même temps, les interlocuteurs gouvernementaux des syndicats protestataires ont consenti à rouvrir les discussions et à répondre favorablement à leurs revendications.
Le quotidien précise que les leaders de la Coordination unifiée du corps enseignant et des cadres de soutien explique sa décision de faire revenir les enseignants en classe par leur volonté à contribuer à un retour à la vie normale dans les écoles et donc à sauver l’année scolaire en cours.
Ce qui s’est déroulé ces derniers mois leur a rappelé que le devenir des élèves dépendait des enseignants. L’intérêt supérieur des élèves commande donc, indique ce syndicat, l’arrêt du mouvement de protestation de leurs professeurs.
Al Ahdath Al Maghribia relaie aussi le fait que ce syndicat désire que cette décision soit un signe de la bonne volonté manifestée par le corps enseignant, et soit aussi une réponse positive aux efforts déployés par les acteurs politiques et sociaux pour que cette crise prenne fin.
Leur but, ont-ils aussi expliqué, consiste aussi à redonner confiance en l’école marocaine, tout en respectant les intérêts de l’ensemble des parties prenantes.
Les syndicalistes représentant les enseignants grévistes ont aussi expliqué souhaiter instaurer les conditions nécessaires à des négociations constructives avec le gouvernement, et contribuer, par une approche participative impliquant l’ensemble des acteurs concernés, à un retour à la normale dans les écoles.
Comme il est de coutume, cette représentation syndicale a cependant tenu à prévenir que si cette récente décision de suspendre leur mouvement de protestations se retrouvait à être ignorée, et que les revendications des enseignants n’étaient pas prises en considération, cette situation favoriserait un retour aux grèves.
Les syndicalistes représentant certains membres du corps enseignant ont donc appelé Chakib Benmoussa, le ministre de l’Éducation nationale, à annuler les sanctions qui ont été prononcées contre certains enseignants grévistes, considérées comme «inconstitutionnelles».
Même appel, en ce qui concerne les ponctions qui ont été effectuées sur les salaires des grévistes, que ce syndicat voudrait voir suspendues.
À ce propos, Al Ahdath Al Maghribia rappelle que ces deux récentes décisions du ministère de l’Éducation nationale ont eu l’effet escompté, car un grand nombre d’enseignants se sont résignés à ne plus participer aux dernières grèves.
Ce sont ces attitudes qui auraient poussé ce syndicat à prouver sa bonne foi de cette manière, et donc à contribuer significativement à un retour à la normale dans les classes.