Le juge d’instruction près la Cour d’appel de Fès, chargée des crimes financiers, Mohamed Touileb, vient de prendre la décision de poursuivre le président du Conseil provincial de Moulay Yacoub, Jawad Al-Dawahi, et huit autres accusés pour «dilapidation de deniers publics», «détournement de fonds», «falsification de documents officiels», «trafic d’influence» et «malversations».
Les mis en cause, dont des entrepreneurs et des fonctionnaires, seront, le 23 septembre prochain, dans le box des accusés à la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Fès, chargée des crimes financiers, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 11 septembre.
Cette affaire, qui porte sur les dysfonctionnements ayant émaillé la gestion du Conseil provincial de Moulay Yacoub dirigé par Jawad Al-Dawahi, du Rassemblement national des indépendants (RNI), a éclaté suite à un audit effectué par une équipe de l’Inspection générale de l’Administration territoriale (IGAT), relevant du ministère de l’Intérieur et une autre, de l’Inspection générale des finances (IGF), dépendant du ministère de l’Economie et des Finances.
Ces deux inspections, rappelle le quotidien, ont mis à nu des dysfonctionnements extrêmement graves dans la gestion financière du Conseil provincial de Moulay Yacoub, qui a ensuite fait l’objet d’une enquête menée par la brigade régionale de la gendarmerie royale. Pas moins de cinquante personnes ont été alors auditionnées dans le cadre de cette enquête, ouverte sous la supervision du parquet général compétent, poursuit la même source.
Les irrégularités portent, entre autres, sur les procédures suivies dans la passation des marchés publics que le Conseil provincial de Moulay Yacoub passait de gré à gré sans justifications réglementaires, en procédant à l’annulation des appels d’offres qui devraient être suivis dans ce cadre. Il s’agit notamment des appels d’offres N°08/2019 et 14/2019, que l’administration du provincial de Moulay Yacoub avait annulés sans aviser l’ensemble des soumissionnaires.
De même, les inspections ayant épluché les comptes de cette collectivité territoriale ont découvert que le marché N°06/2019 avait été accordé à un concurrent dont l’offre technique ne correspondait pas aux critères demandés.
Les bons de commande étaient également gérés sans respect des lois en vigueur. Dans ce sillage, indique la même source, les inspections ont relevé que les bons de commande N°07/2020, 12/2020, 11/2021, 13/2021 et 14/2021 avaient été accordés à des entreprises sur la base d’avis de sociétés non spécialisées dans le domaine de la commande publique.
Autant dire que les différents axes de la gestion du Conseil provincial de Moulay Yacoub ont été émaillés de moult dysfonctionnements.








