Mesures antidumping contre l’insuline danoise

Seringues d'insuline. Le diabète de type 2, également appelé diabète non insuline-dépendant (DNID) ou diabète gras, touche essentiellement les personnes de plus de 40 ans.

Seringues d'insuline. Le diabète de type 2, également appelé diabète non insuline-dépendant (DNID) ou diabète gras, touche essentiellement les personnes de plus de 40 ans. . DR

Revue de presseKiosque360. Le ministère de l’Industrie et du Commerce ouvre une enquête en vue de la reconduction des mesures antidumping appliquées depuis cinq ans à l’insuline importée du Danemark.

Le 27/10/2019 à 19h30

Le ministère de l’Industrie et du Commerce vient d’ouvrir, vendredi 25 octobre, une enquête de réexamen de la mesure antidumping appliquée aux importations d'insuline originaires du Danemark. Le ministère a, en parallèle, décidé de maintenir les droits de douanes appliqués à ce produit dans le cadre de mesures antidumping qui sont de 13,89% pendant toute la période de l’enquête, rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du lundi 28 octobre. Et ce, conformément aux articles 44 et 45 de la loi 15-09 relative aux mesures de défense commerciale.

Cette enquête, explique le journal, intervient suite à une requête présentée par le laboratoire Sothema, producteur, depuis 1982, de cette matière au Maroc. Cette entreprise, souligne le quotidien, est aujourd’hui menacée de faillite après l’inondation du marché national par l’insuline produite et exportée vers notre pays par une société danoise qui n’a jamais investi au Maroc. C’est pour cela que la société nationale demande au ministère de reconduire les mesures antidumping en vigueur depuis cinq ans et, donc, le maintien des droits de douanes sur cette matière importée du Danemark.

Pour ce faire, le laboratoire en question a présenté un dossier, que le quotidien qualifie de complet et de détaillé, comportant des chiffres et des données objectifs qui démontrent la forte probabilité d’une nouvelle inondation du marché dès que les mesures de sauvegarde seront levées. De son côté, le ministère, après une étude minutieuse du dossier présenté par le laboratoire marocain, étude effectuée par la direction du commerce extérieur, est convaincu de présenter des éléments sérieux renforçant sa requête.

Entre autres éléments apportés par le laboratoire marocain, un marché public de fourniture d’insuline humaine remportée par la société en question, Novo Nordisk. Les prix retenus pour cette transaction dépassent de dix fois ceux pratiqués au Maroc. De même, relève le quotidien en se rapportant toujours au dossier de Sothema, les prix pratiqués par la société danoise, dans les 47 pays où elle est présente, dépassent à peine 20% des prix qu’elle pratique dans les pays européens. De ce fait, la société danoise admet pratiquer une politique de dumping. En d’autres termes, souligne le quotidien, les prix auxquels la société vend son produit au Danemark sont beaucoup plus chers que ceux proposés au Maroc et à d’autres pays similaires.

Par ailleurs, poursuit Al Akhbar, d’après des experts en la matière, le Maroc est tenu de préserver ses producteurs de l’avidité des multinationales, surtout lorsqu’il s’agit de produits stratégiques et de première nécessité; comme les médicaments et l’insuline dans ce cas. Les études ont montré, en effet, qu’à l’horizon 2030, la moitié des malades du diabète au Maroc sera privée d’insuline, en raison, justement, du monopole exercé par une poignée de producteurs, soit trois sociétés. A elle seule, conclut le journal, la société danoise contrôle déjà la moitié du marché international.

Par Amyne Asmlal
Le 27/10/2019 à 19h30