Confrontée à un flux migratoire recrudescent depuis le début de l'année, l'Espagne a largement barricadé Melilla et sa cousine, Ceuta. Aux grands maux les grands moyens, maillage anti-escalade et fils barbelés tranchants, le tout balisé de caméras ultra-sensibles et de miradors. Une impressionnante panoplie "anti-immigration", une véritable "grille de la honte" comme la qualifient les quotidiens espagnols, érigée sur 6 des 9 kilomètres de frontière.
Ce n’est pas un phénomène nouveau, les médias montrent depuis longtemps ces candidats à “l’eldorado européen’’ juchés sur des grilles métalliques, sous les yeux de la Garde civile espagnole. Sous l’objectif de José Palazon, un cliché pris le 22 octobre au golf de Melilla fait depuis quelques jours les choux gras de la presse internationale. Si la photo fait jaser, c’est qu’elle met en relief les contrastes qui peuvent exister entre la porte d’une Europe utopique et des personnes démunies, prêtes à tout pour la rejoindre. Bien qu’elle soit représentative d’une situation bien réelle, il ne faut pas en déduire que les habitants de Melilla sont insensibles au sort des migrants. Il n'en fallait pas plus pour faire bondir certains internautes, les partages ont afflué sur la toile, au grand étonnement de l’auteur de la photo, qui considère que son cliché symbolise la "différence Nord-Sud, les inégalités et "la violence que nous vivons tous".Les tentatives de passages en force de migrants voulant pénétrer dans l'enclave espagnole de Melilla ne font qu’augmenter, faisant redoubler la Garde civile de vigilance, créant parfois des déferlements de violence. Les ONG s'inquiétent de l'usage disproportionné de la brutalité pour les contenir.