Melilla: démantèlement d’un gang de Marocains au cœur d’un réseau mêlant armes, drogue et immigration illégale

Des armes à feu.

Revue de presseCertaines des armes saisies lors d’une opération menée par les services de sécurité espagnols dans la région de Jaén auraient été fabriquées dans des ateliers clandestins à Melilla. Elles étaient destinées à des gangs criminels également impliqués dans le trafic de migrants. C’est ce que rapporte une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 02/05/2025 à 22h24

La Garde civile espagnole a récemment porté un coup sévère à la criminalité organisée en démantelant un réseau criminel dirigé par des ressortissants marocains en Espagne, spécialisé dans la fabrication et le trafic d’armes à partir d’ateliers clandestins. C’est ce que rapporte Assabah dans son édition du week-end des 3 et 4 mai.

Outre le trafic d’armes, les membres de ce réseau sont également poursuivis pour falsification de documents officiels destinés à faciliter l’émigration clandestine et le trafic international de stupéfiants.

Selon le quotidien, cette opération fait suite à plusieurs mois d’enquête déclenchée par la découverte d’un colis suspect à destination de la Turquie, contenant des passeports espagnols falsifiés. Ce pays étant un point de transit stratégique pour les migrants en route vers l’Europe de l’Ouest, la découverte a éveillé les soupçons des enquêteurs.

L’enquête a révélé un vaste réseau de falsification produisant à grande échelle des cartes d’identité, permis de séjour, permis de conduire, ainsi que des certificats de contrôle technique. Pour ces activités, le réseau utilisait un matériel professionnel sophistiqué, dont des imprimantes thermiques de haute performance.

Mais c’est une autre facette, encore plus inquiétante, de ce réseau qui a émergé au fil de l’enquête: le trafic d’armes à feu. Une opération parallèle menée dans la région de Jaén a permis l’arrestation de trois individus et la saisie de pièces d’armes, de munitions de différents calibres, de silencieux et de gilets pare-balles.

D’après Assabah, ces armes étaient destinées à des réseaux impliqués dans l’émigration clandestine et le trafic de drogue, illustrant l’enchevêtrement des activités criminelles orchestrées par ce gang. Les services de sécurité poursuivent actuellement la traque des complices et des bénéficiaires de ces armes illégales.

Le quotidien souligne par ailleurs que plusieurs associations de sécurité ont déjà tiré la sonnette d’alarme sur la prolifération des ateliers clandestins de fabrication d’armes, notamment dans les présides occupés de Sebta et Melilia. Ces zones seraient en passe de devenir des centres névralgiques de production et de trafic d’armes, soutenus par des réseaux transfrontaliers dirigés par des individus d’origine marocaine.

Cette opération survient quelques semaines après une autre intervention d’envergure à Melilia, qui avait permis de démanteler une organisation criminelle lourdement armée.

Des fusils de type Kalachnikov seraient particulièrement répandus dans ces deux enclaves, où des gangs armés n’hésitent plus à menacer les Marocains, qu’ils soient résidents ou simples visiteurs. Certains vont jusqu’à exhiber leur arsenal sur les toits, incitant plusieurs associations à alerter sur une situation de plus en plus préoccupante. Celles-ci appellent à un renforcement urgent des contrôles aux points de passage afin d’endiguer la prolifération des armes et prévenir toute menace directe contre le Maroc.

Par Amyne Asmlal
Le 02/05/2025 à 22h24