La crise des facultés de médecine entre dans une nouvelle phase, marquée par un resserrement de l’étau autour des étudiants protestataires. Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation vient de décider la dissolution de l’ensemble des bureaux des étudiants des facultés, ainsi que la convocation devant des conseils de discipline de pas moins de 52 étudiants.
C’est ce que rapporte Al Akhbar dans son édition du vendredi 22 mars, expliquant que les présidents de plusieurs universités ont entamé la mise à exécution de cette décision. C’est le cas par exemple de l’université Hassan II de Casablanca. Une directive publiée par la déléguée de la Faculté de médecine et de pharmacie acte ainsi la dissolution de l’ensemble des bureaux de ses étudiants et l’interdiction de l’ensemble de leurs activités à compter du 19 mars. Et c’est à la direction de la faculté que revient la mission de mettre en application cette directive.
Il en est de même à Rabat où, d’après le journal, le président délégué de l’Université Mohammed V a également décidé d’interdire l’ensemble des activités des bureaux des étudiants à compter du 20 mars. Selon les sources du quotidien, cette décision intervient en application de celle prise par le ministère de tutelle. Ce dernier avait appelé les protestataires à suspendre le boycott des cours et des examens mais aucune réponse positive ne leur avait été donnée.
Toujours d’après Al Akhbar, la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie du Maroc a déclaré que plusieurs de ses représentations ont reçu des convocations devant des conseils de discipline. 52 personnes seraient concernées. Elles sont accusées d’incitation au boycott, ce que la commission qualifie d’accusations infondées. En réponse, des sit-in ont été organisés ce jeudi dans différentes facultés de médecine. La commission va également s’opposer à la décision d’interdire les activités des bureaux d’étudiants.
Par ailleurs, la publication rapporte que l’Organisation démocratique de la santé a saisi le chef du gouvernement, l’appelant à intervenir pour mettre fin à la crise. L’organisation confirme dans sa saisine la poursuite des mouvements de protestation, rappelant que le boycott des cours et des examens dure depuis le 16 novembre dernier. L’organisation déplore le fait que le ministère de tutelle a entamé la mise en application de ses menaces.
Pour rappel, les étudiants en médecine ont entamé un bras de fer avec le ministère de tutelle, après la décision de réduire d’une année la durée de leurs études. Le boycott des examens en fin d’année dernière a constitué un point de non-retour, les pouvoirs publics campant sur leurs positions et menaçant les étudiants protestataires d’un zéro lors des épreuves boycottées.