L’inspection générale relevant du ministère de l’Intérieur serait sur le point d’ouvrir une enquête pour mettre à nu les tenants et aboutissants de la cession d’un patrimoine historique de la ville de Marrakech. Selon le quotidien Al Akhbar de ce 8 mars, cette enquête concerne le riad «Dar Zniber», appartenant à l’Etat, et qui aurait été vendu par un entrepreneur étranger, ayant pignon sur rue à Marrakech, à un non moins puissant élu local. Ce dernier y a adjoint un terrain adjacent, pour transformer tout cet espace en restaurant.Karim Kassi-Lahlou, wali de la région Marrakech-Safi et gouverneur de la préfecture de Marrakech depuis août dernier, suit de près les développements de cette affaire à travers la constitution d’une commission locale d’enquête, sur instructions du ministère de l’Intérieur.
Dar Zniber, comme le rapporte Al Akhbar, s’étend sur une superficie de 3.147 m2 et fut, au 19e siècle, la résidence du Vizir Zniber, qui lui donna son nom. L’administration des biens Habous l’a affecté, dans les années 60 du siècle dernier, au ministère de la Culture qui a y ouvert une école des arts traditionnels. C’est finalement le précédent gouverneur de Marrakech qui serait derrière l’opération de cession de cet espace historique. Une cession d’autant plus illégale que le riad a déjà connu un début de réfection dans le cadre du projet royal de valorisation de l’ancienne médina de Marrakech, projet qui a prévu d’en faire un espace culturel de choix dans la ville des Almoravides et dont la gestion devait être confiée à la Commune urbaine.
Pire, c’est à l’une des sociétés chargées des travaux de réhabilitation de la médina de Marrakech que Dar Zniber a été cédée, avant qu’elle ne tombe entre les mains d’un puissant élu local que le quotidien n’a pas identifié, mais qui serait le maître d’œuvre de toute cette entourloupe visant à accaparer cet espace public, qu’il aurait enregistré sous un nom d’emprunt.Pour compléter cette cascade de manœuvres illégales, même au niveau du chantier des travaux actuels de construction du nouveau restaurant aucune enseigne portant le numéro et la date de l’autorisation administrative n’a été affichée.









