Plusieurs abattoirs et unités d’abattage ont été fermés dans les environs de Marrakech. Ils ont été considérés comme non conformes aux normes en vigueur par l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA).
Cette affaire a suscité un tollé dans la ville ocre, écrit le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 27 janvier. La plupart des chevillards et bouchers s’approvisionnaient auprès de ces unités, explique le quotidien qui assure qu’une grande partie de la viande proposée aux consommateurs dans la ville provient des abattoirs des communes limitrophes.
Cette décision constitue également une source d'inquiétude pour les présidents des communes concernées. Ces derniers, souligne le quotidien, se sont d’ailleurs empressés de saisir le ministre de l’Agriculture afin de rouvrir ces unités d’abattage. Or, d’après un responsable de l’ONSSA, cité par le journal Al Akhbar, ces unités se trouvent vraiment dans une situation déplorable, insalubre, pour être plus exact. Elles ne présentent pas les conditions minimales pour l’abattage des bêtes.
Au moins quatre communes sont concernées par cette situation: Sidi Zouine, Tameslouht, Loudaya et Aït Imour, toutes limitrophes de Marrakech. Toutefois, cela ne veut pas dire qu'en ordonnant la fermeture de ces unités, l’ONSSA n’a pas prévu une alternative pour les professionnels. Ces derniers, bouchers et chevillards, sont en effet invités à se diriger vers les nouveaux abattoirs modernes, récemment aménagés dans la commune Souihla, proche de la ville de Marrakech.
Seulement, cette solution ne semble pas plaire aux intéressés qui dénoncent une «mesure injuste». En fait, l’ONSSA n’a pas, pour ainsi dire, scellé les abattoirs en question. L'Office a juste décidé, comme mesure de rétorsion, de ne plus y envoyer ses vétérinaires, en attendant leur mise à niveau. Ainsi, la viande n’étant pas contrôlée, elle ne peut, en principe, pas être écoulée par les bouchers de la ville. Ces derniers ont d’ailleurs manifesté leur colère, la semaine dernière, devant les locaux de l’antenne régionale de l’ONSSA. Ils estiment que le fait de devoir aller à Souihla pour s’approvisionner ou abattre leurs bêtes pourrait affecter durement les petits bouchers.
Les bouchers et chevillards ont été surpris par cette mesure de fermeture des abattoirs communaux. C’est le cas des bouchers de la commune de Sidi Zouine qui affirment que l’abattoir de leur commune est conforme aux normes et que, de plus, il alimente la ville de Marrakech en quantités importantes de viandes. Les bouchers mettent ainsi en garde contre "la décision de l’ONSSA qui aura certainement pour effet d’encourager les petits bouchers à recourir à l’abattage clandestin".