L’hôpital Ibn Tofail de Marrakech a été victime d’individus sans scrupules qui profitent de la détresse des malades et de leurs familles pour leur extorquer de l’argent. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 20 août, que ces escrocs se faisaient passer pour des médecins pour arnaquer leurs victimes. C’est ce qui s’est passé mercredi dernier quand un immigré d’origine camerounaise a été arrêté en flagrant délit d’usurpation de la fonction de médecin au service des urgences.
L’individu est un récidiviste qui avait déjà sévi dans ce même hôpital en tant que faux médecin avant d’être arrêté et condamné à une peine de prison. Auparavant, c’était une femme, en quête d’argent facile, qui s’était improvisée infirmière pour arnaquer les malades avant d’être dénoncée et emprisonnée. Le dernier escroc en date s’est présenté à une famille vêtu à l’afghane, en homme pieux avec une longue barbe. Un bienfaiteur, a-t-il dit à ses victimes en leur promettant de faciliter une opération chirurgicale sans passer par la case liste d’attente.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte qu’après avoir menti à ses victimes, le faux bienfaiteur a commencé à dénoncer la corruption des médecins et des infirmiers de l’hôpital qui, professe-t-il, va à l’encontre des principes de l’islam. Il a expliqué à ses victimes avoir accepté, à contrecœur, l’offre d’un médecin qui lui a demandé 2.000 dirhams pour effectuer l’opération nécessaire. La famille en détresse a accepté l’offre du barbu qui s’est même hasardé à leur fixer la date de l’opération. Mieux encore, il a eu l’audace de les accompagner à l’hôpital le jour convenu (lundi dernier) sans se soucier des conséquences de son acte.
Comme il fallait s’y attendre, les responsables du centre hospitalier leur ont expliqué qu’il fallait s’inscrire sur la liste d’attente pour être opéré. Les membres de cette famille ont commencé à crier au scandale et à clamer avoir donné 2.000 dirhams au médecin pour qu’il opère leur proche. Face à ses graves accusations, les cadres de l’hôpital leur ont demandé de leur fournir des explications sur cette affaire. Profitant du remue-ménage provoqué par ces allégations, le faux bienfaiteur a tenté de fuir mais il a été poursuivi par les vigiles qui l’ont arrêté avant qu’il ne franchisse l’enceinte de l’hôpital. Remis aux agents de la police en faction devant le CHU Mohammed VI, l’escroc a été emmené au commissariat où il a été soumis à une enquête préliminaire avant d’être présenté au parquet.