Le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, l’annonçait à demi-mot, ce jeudi 7 décembre, à l’issue du conseil hebdomadaire de l’Exécutif: «le gouvernement est mobilisé pour un prochain rapatriement des migrants bloqués en Libye, similaire à celui d'il y a trois mois quand l'Exécutif avait affrété deux avions pour un coût de 2,6 millions de dirhams». C’est désormais chose faite. Et c’est ainsi que 235 candidats marocains à l’émigration clandestine, retenus en Libye dans des conditions inhumaines, s’apprêtent à regagner le pays. A l’heure où nous mettions en ligne, ils se trouvaient en Tunisie, pays à partir duquel ils seront rapatriés.
Un avion de la RAM a, à cet effet, été affrété par le ministère délégué aux Affaires étrangères, en charge de la migration et des MRE. L’arrivée de ce groupe était prévue à 2h30 du matin le vendredi 8 décembre à l’aéroport Mohammed V de Casablanca. L'avion n'a finalement atterri qu'à 6 heures.
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Il s’agit, comme l’a précisé El Khalfi, de la deuxième opération du genre. En août dernier, 190 clandestins marocains ont été rapatriés de Tripoli vers Casablanca dans le cadre d'une première opération qui a nécessité la location et l'affrètement de deux avions libyens. Ces hommes étaient pour la plupart originaires de Fqih Bensalah et de Beni Mellal.
Piégés par des passeurs, une véritable mafia qui leur promet de les faire «atterrir» en Italie, ils sont victimes d'individus véreux qui font commerce de leurs malheurs. Les candidats à l'immigration clandestine payent entre 20.000 et 40.000 dirhams…pour se retrouver prisonniers en Libye.
Il reste encore des centaines d’autres Marocains toujours bloqués en Libye. Les négociations pour leur rapatriement se déroulent dans la plus grande discrétion, nous informait Abdelkrim Benatiq, ministre en charge des MRE et de la migration et qui aura brillé par son absence lors de l’arrivée de ce deuxième groupe.