Le raffermissement des relations entre le Maroc et l’Espagne semble porter ses fruits, particulièrement dans le volet de la lutte contre l’immigration irrégulière. Les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur espagnol confirment cette tendance: le nombre d’entrées illégales par voie terrestre et maritime au royaume ibérique a accusé une baisse de 51% entre le 1er janvier et le 31 mars 2023.
Dans les détails, 4.287 migrants sont arrivés sur les côtes espagnoles durant cette période, loin des 8.727 qui avaient débarqué à pareille période en 2022. La baisse a été d’ailleurs surtout prononcée au niveau des entrées maritimes, avec 4.067 personnes enregistrées, contre 7.605 en 2022.
Cette importante régression est notamment due à la chute considérable des arrivées via les Îles Canaries, archipel situé à quelque 2.500 km de la côte atlantique marocaine, l’une des voies migratoires les plus empruntées par les migrants. Seules 2.178 personnes y ont débarqué durant le premier trimestre 2023, contre 5.940 en 2022, soit une baisse de 63,3%.
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En revanche, pas d’amélioration dans les îles Baléares qui sont visiblement devenues la porte d’entrée privilégiée des migrants irréguliers. On apprend ainsi que 1.841 personnes sont arrivées dans cette zone insulaire, à bord de 176 embarcations de fortune durant les trois premiers mois de l’année en cours, contre 1.591 à la même période de 2022, via 155 embarcations.
L’autre statistique notable dans le rapport du ministère de l’Intérieur espagnol est la chute de 80% des entrées par voie terrestre en Espagne via les points de passage de Sebta et Melilia. Au total, 220 personnes ont franchi irrégulièrement ce passage au premier trimestre 2023, contre 1.122 personnes durant la même période de l’année dernière. Une baisse drastique, qui a surtout plus prononcée à Melilia, où le nombre d’entrées est passé de 915 à 21, soit une régression de 98%.
La publication de ces données intervient plus de deux mois après la tenue de la Réunion de haut niveau entre le Maroc et l’Espagne, en févier 2023 à Rabat. Une rencontre marquée par la signature de plusieurs accords et conventions, dont le renforcement de la lutte contre l’immigration irrégulière et la traite des êtres humains. Déjà en octobre 2022, dans le cadre de cette coopération, l’Espagne avait octroyé une nouvelle enveloppe de 30 millions d’euros à Rabat (près de 350 millions de dirhams), un apport financier qui répondait, selon Madrid, «à la nécessité de soutenir les efforts du Maroc pour faire face aux pressions migratoires sur la route de la Méditerranée occidentale».